Le Hamas se dit prêt pour un nouveau cycle de pourparlers en vue d’un cessez-le-feu permanent à Gaza
– Le Hamas n’a pas rejeté la dernière proposition de l’émissaire américain Steve Witkoff, mais y a apporté « des remarques et améliorations », a déclaré Khalil al-Hayya

Palestinian Territory
AA / Gaza, Palestine – Istanbul / Mohamed Majed et Rania Abu Shamala
Le mouvement palestinien Hamas s’est dit prêt à entamer un nouveau cycle de négociations « sérieux » en vue d’un accord de cessez-le-feu permanent, a déclaré jeudi Khalil al-Hayya, chef du Hamas à Gaza et principal négociateur du groupe, précisant que les contacts avec les médiateurs se poursuivent.
Dans une allocution enregistrée, al-Hayya a affirmé que le Hamas « n’a pas rejeté la dernière proposition de (l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve) Witkoff, mais a plutôt formulé des remarques et proposé des améliorations. »
Les amendements proposés visent, selon lui, à « garantir que l’occupation (israélienne) ne revienne pas à la trahison, aux assassinats, aux incursions ou aux déplacements forcés, et à assurer l’entrée digne de l’aide et des secours pour notre peuple. »
Il a également annoncé que le mouvement était prêt à transférer immédiatement la gouvernance de Gaza à toute entité palestinienne professionnelle et agréée au niveau national.
« Nous travaillons sans relâche avec toutes les parties pour parvenir à un accord fondé sur une position ferme, respectueuse des droits fondamentaux et des revendications de notre peuple, en vue d’un cessez-le-feu permanent, d’un retrait total de l’occupation de l’ensemble de la bande de Gaza, de l’acheminement urgent de l’aide humanitaire et de la levée du blocus. »
Pointant du doigt le gouvernement israélien, al-Hayya a accusé le Premier ministre Benyamin Netanyahu d’être « le principal obstacle à un accord », affirmant que ce dernier « ne souhaite pas mettre fin à la guerre, pour des raisons personnelles et idéologiques. »
Al-Hayya a souligné que le Hamas avait fait preuve de souplesse et d’un esprit constructif face aux différentes propositions.
« Nous avons accepté la plupart des offres depuis la reprise de l’agression en mars, y compris la proposition des médiateurs à la fin mars, qui prévoyait la libération de cinq otages et l’entrée dans la deuxième phase de l’accord de janvier, mais l’occupation l’a rejetée », a-t-il ajouté.
« Par la suite, nous avons présenté notre vision d’un accord global incluant la libération de tous les otages en échange d’une fin définitive de la guerre, mais l’occupation a également rejeté cette proposition », a déclaré al-Hayya.
À titre de geste de bonne volonté, il a rappelé que le Hamas avait libéré le soldat israélo-américain Edan Alexander.
Il a également précisé que « Witkoff a présenté une proposition il y a une semaine, prévoyant la libération de 10 otages vivants et de 18 corps sur une période de sept jours, mais sans aucune garantie contre la reprise des combats dès le huitième jour. En réalité, Netanyahu a lui-même déclaré son intention de reprendre la guerre après la récupération des otages. »
Al-Hayya a dénoncé l’insistance d’Israël à maintenir un contrôle total sur l’aide humanitaire via un mécanisme militaire que les organisations internationales rejettent, le considérant comme une violation du droit international.
« Israël n’aurait pas pu poursuivre ses massacres, y compris contre des personnes simplement à la recherche de nourriture pour survivre — comme récemment à Rafah — sans le soutien militaire et politique constant, notamment le veto américain au Conseil de sécurité de l’ONU contre une résolution exigeant la levée du blocus et l’entrée urgente de l’aide à Gaza », a-t-il ajouté.
Les États-Unis ont précédemment opposé leur veto à quatre projets de résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu urgent à Gaza — en octobre 2023, décembre 2023, février 2024 et novembre 2024 — tout en s’abstenant lors d’autres votes sur des textes similaires.
Israël, qui rejette les appels internationaux en faveur d’un cessez-le-feu, mène depuis octobre 2023 une offensive qualifiée de génocidaire dans la bande de Gaza, ayant fait plus de 54 600 morts palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. Les agences humanitaires alertent quant au risque de famine qui pèse sur les plus de 2 millions d’habitants de l’enclave.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza.
Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice pour les crimes commis contre les civils dans l’enclave.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba