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Le Groenland rejette les ambitions de Trump concernant le contrôle de l'île

- Le jour des élections, des responsables politiques ont rejeté la vision de Trump sur le contrôle du Groenland, affirmant que l'avenir de l'île appartient aux Groenlandais.

Ahmet Gürhan Kartal  | 12.03.2025 - Mıse À Jour : 13.03.2025
Le Groenland rejette les ambitions de Trump concernant le contrôle de l'île

Greenland

AA / Groenland / Ahmet Gurhan Kartal

Avant de se rendre aux urnes mardi pour des élections ayant attiré l'attention internationale, les politiciens groenlandais ont adressé un message sans ambiguïté au président Donald Trump: son désir d'acheter l'île pour les États-Unis n'ira pas au-delà d’un « rêve ».

Le jour des élections, des responsables politiques de tous horizons ont rejeté fermement la volonté persistante de Trump de prendre le contrôle du Groenland, soulignant que l’avenir de l’île est une question exclusivement réservée aux Groenlandais.

Inge Olsvig Brandt, candidate pour le parti Inuit Ataqatigiit, a rejeté les ambitions de Trump, lui conseillant de se concentrer sur son propre pays.

"Oh mon Dieu, oui, le président Trump", a réagi Brandt. "L’homme qui prive ses propres citoyens et les peuples autochtones de leurs droits — il n’a rien à faire avec le Groenland."

"Je pense qu’il devrait rester aux États-Unis et se concentrer sur son propre pays. Ils en ont besoin. Pas nous. Nous n’avons pas besoin de lui ici."

Depuis le début de son second mandat en janvier, Donald Trump a exprimé à plusieurs reprises son désir d’acquérir le Groenland, affirmant que cette acquisition était cruciale pour la sécurité des États-Unis « et même la sécurité internationale ».

Les ambitions de Donald Trump concernant le Groenland vont au-delà de la domination arctique, visant également l'accès à ses ressources naturelles croissantes.

L'île, couvrant plus de 2 millions de kilomètres carrés, regorge de minéraux rares essentiels aux industries de haute technologie, comme le nickel, le cobalt et le cuivre, sans oublier son potentiel pétrolier et gazier.

Trop tôt pour l'indépendance

Les électeurs du Groenland ont surpris de nombreux observateurs mercredi, avec un soutien accru aux partis d'opposition Demokraatit et Naleraq, bouleversant ainsi le paysage politique dominé jusqu'alors par la coalition au pouvoir formée par Inuit Ataqatigiit et Siumut.

Sous la pression de Donald Trump, la question de l'indépendance était au cœur des débats, bien que les quatre partis favorables à cette idée divergent sur le timing. Tandis que Demokraatit prône une transition progressive, Naleraq se montre résolument pro-indépendance.

Inge Olsvig Brandt a jugé prématurée l'idée d'un référendum pour l'indépendance du Groenland, soulignant qu'il y a encore trop de problèmes à résoudre. « L'indépendance est une question en cours depuis longtemps, mais je ne vois pas un Groenland indépendant dans les années à venir.»

Chita, secrétaire d'Inuit Ataqatigiit, a estimé que les déclarations de Trump ne méritaient pas d’être prises au sérieux. « Cette élection concerne notre avenir. Ce n’est pas une question du Danemark, ni de l’Amérique… ni de Donald Trump », a-t-elle déclaré, insistant sur le fait que l’avenir du Groenland et de ses habitants est la seule priorité.

Trump ‘très agressif envers le Groenland’

Le législateur Bentiaraq Ottosen, candidat d'Attasut, seul parti parlementaire opposé à l'indépendance, a rejeté les aspirations de Trump, estimant que le Groenland n'est pas intéressé par les États-Unis en raison de l'agressivité du président américain.

Ottosen a réaffirmé la position de son parti, selon laquelle le Groenland devrait « rester dans le royaume du Danemark et en être plus fort ». Il a ajouté que l'indépendance viendra, mais que le Groenland n'est pas encore prêt.

« Nous avons déjà vécu le colonialisme »

Doris J. Jensen, ancienne ministre de la Santé et législatrice du parti Siumut, a qualifié l'approche de Trump d'« un peu folle », soulignant que le Groenland vit dans un pays démocratique avec ses propres valeurs. Elle a insisté sur le fait qu'il est inacceptable que Trump cherche à posséder et contrôler le pays.

CT Sigmundsen du parti Naleraq a résumé le sentiment dominant : « Trump peut rêver, mais nous voulons être le Groenland et les Groenlandais, sans dépendre du Danemark ni des États-Unis. »

* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir


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