Le Gouvernement français a ordonné la fermeture des stands israéliens au Bourget
– Cinq industriels israéliens sanctionnés pour avoir exposé des armes offensives en violation des règles fixées, selon la presse française.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Gouvernement français a ordonné de condamner l’accès à cinq stands d’entreprises israéliennes au Salon du Bourget, a confirmé lundi la presse française, citant plusieurs sources concordantes.
En réaction, le gouvernement israélien a dénoncé une "décision scandaleuse et sans précédent", qu’il assimile à une forme de "ségrégation" contre ses industriels de la défense. Les entreprises visées – Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael, Elbit Systems, Uvision et Aeronautics – ont vu leurs stands recouverts de bâches noires durant la nuit, a constaté le correspondant d'Anadolu, présent sur place.
Selon une source française proche du dossier, citée par Le Figaro, les industriels israéliens ont enfreint un accord préalable passé avec les autorités françaises, interdisant l’exposition d’« armes offensives », notamment celles susceptibles d’être utilisées à Gaza. Ces équipements sont précisément ceux qui ont motivé la décision d’isoler physiquement les stands concernés.
Cité par BFMTV, l'entourage du Premier ministre François Bayrou précise que ces cinq entreprises (sur les neuf sociétés israéliennes présentes) n'ont pas respecté le cadre prévu sur lequel le gouvernement s'était entendu avec l'ambassade d'Israël et qui interdisait l'exposition de matériel offensif. "S’ils se mettent en règle, ils peuvent exposer du matériel défensif sans problème. La balle est dans leur camp", ajoute cette même source, citée par la chaîne d'information.
Le Salon international de l’aéronautique et de l’espace, organisé par le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), se tient jusqu’au 22 juin au Bourget. Il s’agit du plus grand événement mondial du secteur.
Ce choix assumé par Paris intervient dans un contexte où la présence israélienne suscite une contestation grandissante. Plusieurs ONG, dont Amnesty International, ont publiquement critiqué la participation d'entreprises israéliennes et dénoncé l’usage de certaines de leurs armes à Gaza. La Ligue des droits de l’homme a même engagé une action en justice contre deux entreprises pour complicité de crimes contre l’humanité, procédure en cours.
- Situation humanitaire à Gaza
Pour rappel, depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 5 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 55 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, Israël bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".