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Le gouvernement et l’armée soudanais dénoncent l’annonce par les FSR d’un « gouvernement factice »

- Le ministère a ajouté : « L’annonce de ce gouvernement factice sur les réseaux sociaux prouve la défaite et la désintégration de cette milice face à nos courageuses forces armées. »

Adel Abdelrheem  | 27.07.2025 - Mıse À Jour : 27.07.2025
Le gouvernement et l’armée soudanais dénoncent l’annonce par les FSR d’un « gouvernement factice »

Sudan

AA/Soudan/Adel Abdelrheem

Le gouvernement et l’armée soudanais ont fermement condamné, dimanche, ce qu’ils ont qualifié de « gouvernement factice » annoncé la veille par les Forces de soutien rapide (FSR).

Samedi, la coalition dite « Alliance fondatrice soudanaise » a annoncé la formation d’un « Conseil présidentiel pour un gouvernement de paix transitoire », avec à sa tête le commandant des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », et Abdelaziz al-Hilu comme vice-président. Mohamed Hassan al-Ta’ayshi a été désigné Premier ministre.

Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères a déclaré : « Nous condamnons avec la plus grande fermeté l’annonce faite par la milice terroriste des FSR de la création d’un gouvernement factice, s’arrogeant des fonctions pour administrer le Soudan, en méprisant la souffrance du peuple soudanais, que cette milice terroriste a soumis à toutes les formes de violence, de persécution et de torture. »

Le ministère a ajouté : « L’annonce de ce gouvernement factice sur les réseaux sociaux prouve la défaite et la désintégration de cette milice face à nos courageuses forces armées. »

Selon le communiqué, la participation de composantes civiles à cette initiative « révèle le véritable visage de ces alliances, et prouve leur implication dans un complot coordonné avec la milice terroriste pour s’emparer du pouvoir par la force, dès le 15 avril 2023 ».

Le gouvernement soudanais a également exprimé sa « profonde inquiétude » face à l’accueil réservé par le Kenya aux réunions préparatoires des FSR pour la formation de leur gouvernement à Nairobi.

Il a qualifié cette attitude de « violation flagrante de la souveraineté du Soudan » et de transgression des principes de non-ingérence, affirmant qu’elle contredit les chartes de l’ONU, de l’Union africaine et de l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l’Est), qui soutiennent l’unité et l’intégrité territoriale du Soudan.

Khartoum a appelé les pays voisins, la communauté internationale, les organisations régionales et internationales, ainsi que toutes les instances officielles ou non, à « condamner cette annonce et à ne reconnaître ni traiter avec cette entité illégitime proclamée par une milice terroriste ».

En mars dernier, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Youssef al-Sharif, avait déjà rejeté les intentions des FSR et de leurs alliés de former un gouvernement parallèle, les qualifiant d’« inacceptables et sans avenir au Soudan ».

Le porte-parole de l’armée soudanaise, Nabil Abdullah, a affirmé, dimanche, dans un communiqué que le projet de « gouvernement de la milice », annoncé par les Forces de soutien rapide (FSR), n’était qu’une « manœuvre trompeuse, même envers leurs complices dans la trahison », accusant la famille du commandant des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo dit « Hemedti », de chercher à s’emparer du pouvoir.

« Leur objectif est de satisfaire une ambition personnelle illégitime, fondée sur un projet raciste visant à diriger un pays auquel ils n’ont jamais appartenu, et dont ils ne cherchent qu’à piller les ressources sous couvert de pouvoir », a-t-il déclaré.

Le porte-parole a ajouté que les FSR sont prêtes à « jouer toutes les cartes possibles, y compris accepter d’être un simple instrument au service d’agendas régionaux qui les dépassent ».

À 12h25 GMT, les FSR n’avaient pas encore réagi aux déclarations du gouvernement et de l’armée soudanaise.

Samedi, le porte-parole du « Front fondateur soudanais » (Sudanese Founding Coalition), Alaa Eddine Naqd, a annoncé via une vidéo publiée sur Facebook que l’instance dirigeante de la coalition avait décidé de former un « Conseil présidentiel pour un gouvernement de paix transitoire », avec Hemedti à sa tête et Abdelaziz al-Hilu comme vice-président.

Le conseil comprend 15 membres, parmi lesquels Taher Hajar et Mohamed Mustafa Ahmed, tandis que Mohamed Hassan al-Taïchi a été désigné Premier ministre.

Depuis la mi-avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre entre l’armée et les FSR, un conflit qui a fait plus de 20 000 morts et provoqué le déplacement ou l’exil de près de 15 millions de personnes, selon l’ONU et les autorités locales. Une étude menée par des universités américaines avance un bilan estimé à près de 130 000 morts.

Sur le terrain, les zones contrôlées par les FSR se réduisent rapidement dans plusieurs États soudanais, au profit de l’armée, qui revendique des avancées à Khartoum et dans l’État du Nil Blanc.

Dans les 16 autres États du pays, les FSR ne conservent plus que des portions de territoires dans les États du Kordofan du Nord et de l’Ouest, ainsi que des poches isolées dans le Kordofan du Sud et le Nil Bleu, en plus de quatre États de la région du Darfour.


*Traduit de l'arabe par Sanaa Amir

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