Le gel des avoirs de Yahia Sinouar en France est un préalable à des sanctions européennes
- Malgré l'absence d'avoirs de ce dernier en France, selon une réponse de la porte-parole du Quai d'Orsay à Anadolu.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le gel des avoirs en France de Yahia Sinouar "est un préalable nécessaire à la possibilité pour nous d'ajouter des sanctions au niveau européen", a déclaré, ce jeudi, la porte-parole du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, à Anadolu.
Interrogée sur la pertinence d'un tel gel, malgré l'absence d'avoirs de celui que le Quai d'Orsay décrit comme le "chef du Hamas à Gaza", Anne-Claire Legendre a confirmé l'absence d'avoirs de la personne concernée dans l'Hexagone et a ajouté "que la France a adopté ces sanctions à titre national pour pouvoir engager une discussion productive au niveau européen".
Pour rappel, par voie d'un communiqué publié cette semaine, la Diplomatie française avait indiqué que "le gel national adopté le 30 novembre 2023 contre Yahia Sinouar, chef du Hamas à Gaza, et l’un des commanditaires des attaques barbares du 7 octobre 2023 contre Israël, interdit ainsi à toute personne physique ou morale de mettre à sa disposition des ressources économiques".
Dans sa déclaration à la presse, ce jeudi, la porte-parole du Quai d'Orsay a précisé que "154 ressortissants français, agents ou leurs ayants-droit sont sortis de Gaza à ce jour".
Soulignant les "efforts humanitaires sans précédent" mis en place par la France pour la population civile à Gaza, Anne-Claire Legendre a rappelé que Paris a déjà promis 100 millions d'euros d'aide et acheminé 600 tonnes de fret humanitaire, faisant de la France le quatrième contributeur alors que les bombardements israéliens se poursuivent sur la Bande de Gaza depuis deux mois.
"Nous renouvelons notre soutien aux travailleurs humanitaires et aux travailleurs des Nations unies, et déplorons le choix d'Israël de ne pas renouveler le visa d'une coordinatrice de l'ONU", a ajouté la porte-parole, soulignant que "La France entend restaurer un horizon politique pour une paix durable au Proche-Orient" à travers une "solution à deux États".
"Les violences des colons israéliens doivent cesser, c'est de la responsabilité de l'État israélien de s'en assurer", a également souligné Anne-Claire Legendre.
"Nous rappelons le rôle que devra jouer l'Autorité palestinienne dans cette solution et appelons Israël à revenir sur sa décision d'interrompre le versement des revenus à l'Autorité palestinienne", a-t-elle ajouté avant d'indiquer que "des sanctions seront envisagées dans le cadre européen contre le Hamas".
"Nous devons pouvoir arriver à une trêve humanitaire durable pour arriver à un cessez-le-feu pérenne", a déclaré la porte-parole, faisant état des "efforts de la France" dans ce sens, notamment dans le cadre du conseil de sécurité de l'ONU.
Exprimant, par ailleurs, la "vive préoccupation" de la France par les violences à la frontière libano-israélienne, la porte-parole de la Diplomatie française a déploré le décès d'un militaire libanais suite à un bombardement israélien.
Elle a également souligné le soutien de la France à la souveraineté libanaise, appelant les parties à éviter un "un embrasement régional".
Pour rappel, en réponse aux "attaques israéliennes quotidiennes contre le peuple palestinien et ses lieux saints", le 7 octobre, le mouvement palestinien de résistance, Hamas, a lancé une attaque ciblant les colonies et les bases militaires autour de Gaza, tuant environ 1 200 Israéliens, en blessant environ 5 431 et en capturant environ 239.
Depuis le 7 octobre dernier, l'armée israélienne mène une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, qui a fait jusqu'à mardi soir 16 248 morts, dont 7 112 enfants et 4 885 femmes, en plus de 43 616 blessés, outre des destructions massives d'infrastructures et une "catastrophe humanitaire sans précédent", selon des sources officielles palestiniennes et onusiennes.