Le chef de la diplomatie française juge la situation à Gaza "insoutenable" et appelle à une aide "immédiate et massive"
- Jean-Noël Barrot dénonce une atteinte à la dignité humaine et appelle à de nouvelles mesures européennes contre Israël

Istanbul
AA / Istanbul / Adama Bamba
Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a estimé mardi que la situation dans la bande de Gaza était "insoutenable", dénonçant un "mouroir, pour ne pas dire un cimetière", causé par les actions militaires israéliennes et le blocage de l’aide humanitaire.
Invité de la Matinale de France Inter, le ministre a souligné que "la violence aveugle" et "le blocage de l’aide humanitaire par le gouvernement israélien" ont plongé Gaza dans une crise humanitaire majeure. "Cela doit cesser, parce que chacun s’en rend compte. C’est une atteinte profonde à la dignité de la personne humaine. C’est une violation absolue de toutes les règles du droit international. Et c’est contraire à la sécurité d’Israël, à laquelle la France est attachée", a-t-il affirmé.
Jean-Noël Barrot a mis en garde contre l’engrenage de la violence, déclarant : "Parce que, qui sème la violence récolte la violence".
Concernant l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza, il a plaidé pour une réponse urgente et sans condition : "On ne peut pas détourner les yeux de la souffrance des Gazaouis, il faut que cette aide soit immédiate, massive et sans aucune entrave".
Le ministre a également évoqué les sanctions déjà prises à l’encontre de certains colons israéliens en Cisjordanie et a soutenu la proposition des Pays-Bas visant à suspendre l’accord d’association entre Israël et l’Union européenne. "Ces accords comportent une dimension politique et une dimension commerciale. Donc, ni Israël ni l’Union européenne n’ont intérêt à y mettre fin, mais la situation des civils à Gaza nous oblige à avancer d’un cran supplémentaire", a-t-il déclaré.
Ces déclarations interviennent alors que, lundi 19 mai, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a affirmé que l’armée israélienne prendrait le contrôle de l’ensemble de la bande de Gaza, ravagée par des mois de bombardements, d’exodes forcés et de famine.
Pour rappel, les offensives israéliennes lancées depuis octobre 2023 ont causé la mort d’au moins 53 486 Palestiniens, selon un bilan publié dimanche par le ministère palestinien de la Santé.
Depuis la reprise des attaques par l’armée israélienne le 18 mars dernier, en rupture d’un cessez-le-feu et d’un accord d’échange de prisonniers conclu en janvier, 3 340 Palestiniens ont été tués et 9 357 autres blessés dans la bande de Gaza.
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