Le chef de l’UNRWA condamne le refus d’Israël de reconnaître la famine à Gaza comme « honteux »
- « Gaza, aujourd’hui, c’est l’enfer. Les gens ne meurent pas seulement sous les bombardements, ils meurent de faim », déclare Philippe Lazzarini.

Madrid
AA / Madrid / Senhan Bolelli
Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a vivement critiqué mardi la politique israélienne qui consiste à nier la famine à Gaza, la qualifiant de « honteuse ».
S’exprimant devant la presse lors d’un séminaire à Santander, dans le nord de l’Espagne, Philippe Lazzarini a déclaré : « Il y a actuellement une famine à Gaza. C’est une famine créée par l’homme, motivée par des choix politiques et militaires. »
Selon Lazzarini, Gaza traverse une situation « au plus bas » sur le plan humanitaire, et le fait que la communauté internationale n’ait pas tenu compte des alertes sur cette famine est « honteux ».
« Gaza aujourd’hui, c’est l’enfer. Les gens ne meurent pas seulement sous les bombardements, ils meurent de faim, et même lorsqu’ils sortent chercher de la nourriture, ils sont tués. Ceux qui pourraient inverser la situation à Gaza ne font rien — aucune mesure, aucune condamnation. »
« Aujourd’hui, nous assistons à une impunité totale pour Israël. Il n’y a aucun coût économique, politique ou diplomatique pour ceux qui commettent ces violations », a-t-il ajouté.
Appelant à un cessez-le-feu immédiat et à un accès sans restriction pour l’aide humanitaire à Gaza, Lazzarini a souligné que l’aide équivalente à 6 000 camions de l’UNRWA, suffisante pour couvrir les besoins alimentaires de la population palestinienne pendant deux mois, reste bloquée à l’extérieur de la bande de Gaza.
« La politique du gouvernement israélien qui consiste à nier la famine à Gaza est honteuse », a-t-il insisté.
Il a également rappelé le nombre très élevé de travailleurs humanitaires tués à Gaza, plus de 360 membres du personnel de l’UNRWA ayant perdu la vie.
Lazzarini a fermement condamné le bombardement aérien israélien de l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de Gaza, qui a fait des morts parmi les journalistes et les civils.
Il a enfin appelé à soutenir les journalistes palestiniens, soulignant qu’ils restent les seuls témoins de ce qui se passe à Gaza, alors qu’Israël refuse l’entrée des reporters internationaux pour vérifier la situation sur le terrain.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba