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Le Bangladesh appelle les donateurs à l’ONU pour éviter une catastrophe dans les camps Rohingyas

- « Sans financement urgent, la ration mensuelle pourrait être réduite de moitié à seulement 6 dollars par personne, plongeant les Rohingyas dans la faim et aggravant leur malnutrition », alerte Muhammad Yunus

Sm Najmus Sakib  | 26.09.2025 - Mıse À Jour : 26.09.2025
Le Bangladesh appelle les donateurs à l’ONU pour éviter une catastrophe dans les camps Rohingyas

Bangladesh

AA / Dacca, Bangladesh / SM Najmus Sakib

Le dirigeant intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, a appelé vendredi à un soutien urgent des donateurs lors de l’Assemblée générale des Nations unies, afin d’éviter une catastrophe dans les camps qui accueillent environ 1,3 million de réfugiés Rohingyas.

« Sans nouveaux financements rapides, la ration mensuelle pourrait être réduite de moitié à un maigre 6 dollars par personne, ce qui plongerait les Rohingyas encore plus dans la faim, accentuerait leur malnutrition et les pousserait à des mesures désespérées », a déclaré Yunus, lauréat du prix Nobel de la paix.

« J’en appelle donc aux donateurs actuels à accroître leurs contributions, et aux potentiels donateurs à annoncer des aides généreuses pour prévenir cette situation catastrophique », a-t-il poursuivi.

Depuis août 2017, le Bangladesh accueille quelque 1,3 million de Rohingyas dans le district côtier de Cox’s Bazar, la majorité ayant fui la répression militaire en Birmanie.

Selon Yunus, des fonds sont indispensables pour maintenir un niveau de vie minimal dans des camps au bord de l’effondrement en raison de la pénurie budgétaire. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déjà alerté sur un déficit critique de financements pour son aide d’urgence.

L’appel du dirigeant bangladais intervient alors que l’administration américaine impose un tarif douanier de 20 % sur les produits bangladais.

Par ailleurs, si les États-Unis demeurent le premier donateur en faveur des Rohingyas, la réduction de leurs financements via l’USAID – acteur majeur dans les projets humanitaires – compromet la survie des réfugiés dans les camps bangladais.

Au-delà du financement humanitaire, Yunus a exhorté la communauté internationale à faire pression sur la Birmanie ou sur les acteurs armés de l’État d’Arakan afin d’obtenir des avancées positives et d’aboutir rapidement à une solution politique.

« Le conflit en cours dans le pays voisin, la Birmanie, suscite une profonde inquiétude pour toute la région. Il menace non seulement la stabilité régionale, mais aussi les perspectives de retour sûr des Rohingyas déplacés de force et réfugiés au Bangladesh », a-t-il souligné.

Yunus a également fermement condamné le génocide israélien et appelé à une action internationale immédiate pour mettre fin aux violences à Gaza.

Il a réaffirmé l’engagement indéfectible du Bangladesh en faveur d’une solution à deux États.

La délégation bangladaise faisait partie de celles qui ont boycotté l’Assemblée lors de l’intervention du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba

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