AA / Istanbul / Emirhan Yilmaz et Yunus Turk

Le Sommet sur l’économie et la finance islamiques, dont Anadolu est le partenaire mondial de communication, a débuté à l’Université du Bosphore à Istanbul. L’événement est organisé par le Centre de recherche sur l’économie islamique (IKAM), qui opère au sein de la Fondation ILKE.

Le président du Conseil d’administration de la Fondation ILKE, Ahmet Sait Oner, a déclaré qu’ils contribuaient à la production de connaissances, de politiques et de stratégies dans les domaines prioritaires en Türkiye, affirmant viser « le développement d’un modèle économique fondé sur l’humain et le travail, capable de réduire les injustices des systèmes économiques ».
« Dans ce cadre, nous menons à travers l’IKAM des travaux mettant en avant une approche de la finance équitable », a-t-il ajouté.

Lors de son discours d’ouverture, Oner a souligné que la Fondation menait ses activités dans le respect des valeurs islamiques. Il a ajouté que la Türkiye avançait avec l’ambition de devenir un centre mondial dans le domaine de la finance participative, aux côtés de la Malaisie et des pays du Golfe.

Le responsable a également relevé l’existence de problèmes structurels dans des domaines tels que le droit ou l’éducation, affirmant : « Le renforcement des normes et des régulations est essentiel. Nous estimons qu’une vaste initiative de codification est aujourd’hui nécessaire en Türkiye. »

Le directeur de l’IKAM, Melih Turan, a rappelé que cette rencontre, initialement lancée comme un atelier sur l’économie islamique, est devenue depuis l’an dernier un sommet englobant à la fois le milieu universitaire et le secteur financier.

Selon lui, « durant ce processus, pratiquement tous les thèmes relatifs à l’économie islamique – marché, travail, justice sociale, taux d’intérêt, monnaie, institutions, développement et crises économiques – ont été discutés. Certaines idées issues de ces échanges ont trouvé des applications concrètes, tandis que certaines pratiques se sont transformées en travaux académiques. »

Turan a précisé qu’il existait aujourd’hui en Türkiye trois programmes de licence, douze centres de recherche et plus de 20 programmes de master consacrés à l’économie islamique.

Sur le plan pratique, le pays compte plus de quarante institutions de finance participative, actives dans les domaines de la banque, de la gestion de portefeuille, de l’assurance et des technologies financières (FinTech).

Il a ajouté que, malgré la multiplication des institutions et des recherches à l’échelle mondiale, « les principaux problèmes du système financier global persistent encore dans les sociétés musulmanes ».

« Nous continuerons à progresser vers l’idéal, sans ignorer cette réalité », a-t-il poursuivi.

« Nous formerons de nouveaux étudiants et bâtirons de solides institutions. Cependant, je souhaite attirer l’attention sur plusieurs points : malgré notre position de premier rang en matière de philanthropie rapportée au PIB, il n’existe toujours pas d’institution officielle de la « zakat » (aumône légale en islam) dans notre pays. De même, dans une société aspirant à une économie sans intérêt, les institutions de « karz-i hasen » (prêt sans intérêt à visée solidaire) restent très rares. J’espère que dans 10 ans, nous pourrons évoquer une institution de la « zakat » pleinement structurée, et que chaque quartier disposera d’un fonds de « karz-i hasen » aussi présent que les agences bancaires. »

À l’issue des discours d’ouverture, le « Prix de contribution à l’économie islamique » a été remis à Hamdi Döndüren, le « Prix de la recherche en économie islamique » à Necmeddin Guney, et le « Prix de la thèse en économie islamique » à Safa Yildiran.

Le « Prix de l’éducation en économie islamique » a été décerné à l’association ONDER des diplômés d’écoles Imam Hatip pour son projet « Finance Jeunesse  ».

Le sommet se poursuivra tout au long de la journée avec plusieurs panels.

* Traduit du turc par Seyma Erkul Dayanc