Lavrov : "Les sanctions contre la Russie sont sans précédent et visent à la dissuader"
- Le MAE russe estime que "les États-Unis cherchent à ramener le monde à un modèle unipolaire"

Moskova
AA / Moscou
Les sanctions imposées à la Russie sont "sans précédent" et visent à "dissuader" Moscou, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
C’est ce qui ressort d’une interview accordée à la chaîne d’information Russia Today, sur les développements de la guerre menée par la Russie en Ukraine et les sanctions imposées à Moscou.
"Ces sanctions ont un rôle stratégique et représentent une approche claire pour les pays occidentaux, afin de dissuader la Russie et limiter son rôle, a déclaré Lavrov.
"Les sanctions actuellement imposées à la Russie sont sans précédent, mais nous persévérerons et nous adapterons à la nouvelle réalité", a-t-ajouté.
Il a expliqué qu'il y avait environ "5 000 mesures restrictives et sanctions imposées contre la Russie, ce qui est plus que toutes les sanctions précédentes contre la Corée du Nord ou l'Iran".
Le Chef de la Diplomatie russe a noté que "les États-Unis cherchent à ramener le monde à un modèle unipolaire", ajoutant que "l'Europe a presque complètement cessé de défendre son indépendance face aux États-Unis".
"L'Occident a cherché à faire de l'Ukraine un État anti-russe, ce qui a eu des effets négatifs sur les Ukrainiens [...] et nous aurons besoin de temps pour nous en débarrasser", a dit Lavrov.
Dans un même contexte, il a souligné qu’il "n'exclut pas la possibilité que l'Ukraine constitue le plus grand projet du département américain de la Défense (Pentagone) dans son programme de développement de laboratoires biologiques".
"La Russie insistera sur la nécessité de discuter de la question des laboratoires biologiques en Ukraine (à nouveau) dans le cadre (des réunions) du Conseil de sécurité de l'ONU", a noté Lavrov, et d’ajouter que ces laboratoires "constituent une menace pour la sécurité mondiale".
La représentante du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, a affirmé, au cours de la semaine dernière, lors d'une session du Conseil de sécurité convoquée par la Russie, autour des "activités biologiques américaines en Ukraine", qu'elle n'était au courant de l’existence d'aucun programme d'armes biologiques en Ukraine.
Moscou avait annoncé "détenir des documents indiquant l’existence de 30 laboratoires biologiques, sous contrôle américain, en Ukraine", ce que Washington a démenti, en affirmant que "Moscou se prépare, elle-même, à faire usage des armes chimiques et biologiques en Ukraine".
Lavrov a également souligné que "toute cargaison arrivant en Ukraine de l'étranger sera considérée (par les forces russes) comme un transport d’armes et constituerait une cible militaire légitime pour nous".
"L'opération militaire menée par la Russie en Ukraine vise à éliminer toute menace contre Moscou venant du territoire ukrainien, a noté le ministre russe. L'Ukraine comptait demander des systèmes de défense aérienne russes dont disposent des pays de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN)."
On a qualifié les éventuelles livraisons de systèmes de défense aérienne russes S-300 à l'Ukraine d' "illégales, car ces armes ne peuvent pas être utilisées dans des pays tiers", ajoutant que "la Russie n’en donnera pas la permission".
Dans une autre perspective, Lavrov a clairement indiqué que le gouvernement de Kiev est conscient du fait que le président américain, Joe Biden, "n'autorisera pas une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine et tente de recourir à des politiciens américains moins haut placés".
La Slovaquie a annoncé, jeudi, qu'elle était prête à fournir des systèmes de défense aérienne S-300 à l'Ukraine, mais qu’elle effectuait des pourparlers avec les États-Unis, entre autres alliés, pour obtenir une "alternative".
Le système S-300 a été produit en 1978, à l'époque de l'Union soviétique (1922-1991), et il s'agit de l’ancienne version des systèmes de défense aérienne russes S-400.
Le 24 février dernier, la Russie a entamé une guerre en Ukraine, qui a suscité de vives réactions internationales et l'imposition de sanctions économiques et financières "sévères" contre Moscou.
Pour mettre fin à la guerre, la Russie exige que l'Ukraine renonce à toute velléité de rejoindre des entités militaires, y compris l'OTAN, et maintienne une totale neutralité, ce que Kiev considère comme une "ingérence dans sa souveraineté".
*Traduit de l’arabe par Mounir Bennour
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