AA / Berlin / Oliver Towfigh Nia

Le chancelier allemand Friedrich Merz n'a pas exclu mardi la possibilité d'envoyer des troupes en Ukraine au sein d'une force multinationale sous commandement européen afin de garantir un accord de paix.

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision publique ZDF, Merz a éludé la question de la participation des forces armées allemandes à une telle mission.

Il a indiqué que la Coalition des volontaires comprenait non seulement des pays européens, mais aussi le Canada, l'Australie et d'autres nations. « Si cela devait arriver, ce serait un accord de cessez-le-feu avec la Russie », a-t-il déclaré.

Après deux jours de négociations avec l'Ukraine et les États-Unis à Berlin, dimanche et lundi, plusieurs pays européens se sont prononcés en faveur d'une « force multinationale pour l'Ukraine » sous commandement européen. Cette force, soutenue par les États-Unis et dirigée par l'Europe, a pour objectif d'appuyer les forces armées ukrainiennes et d'assurer la sécurité de l'espace aérien et maritime.

Poutine finira par dire « oui » au déploiement de troupes étrangères.

En réponse à l'objection de l'intervieweur selon laquelle le président russe Vladimir Poutine refuse le déploiement de troupes étrangères en Ukraine, Merz a répondu : « Poutine a dit “nyet” (non) à beaucoup de choses, mais il devra bien finir par dire “oui”. »

Le chancelier a réaffirmé que les pourparlers sur l'Ukraine à Berlin avaient permis des progrès.

Tout en évoquant la possibilité d'une zone démilitarisée pour séparer les parties en conflit en Ukraine, Merz a également souligné l'opposition persistante de la Russie à un cessez-le-feu.

« La réaction de la Russie montre bien que cela ne signifiera pas la fin de la guerre. Nous devons continuer à travailler ensemble. Nous devons continuer à soutenir l'Ukraine ensemble », a-t-il déclaré.

- Les chances d'un accord européen sur les avoirs russes gelés sont « à 50/50 »

Le Premier ministre allemand a exprimé des réserves lorsqu'on lui a demandé si le sommet européen de cette semaine pourrait aboutir à un accord sur l'utilisation des avoirs de l'État russe gelés au profit de l'Ukraine.

Merz a déclaré que les chances d'un accord étaient « à 50/50 ». Il a de nouveau appelé à une « position européenne claire à l'égard de la Russie ».

La question de savoir si les avoirs russes gelés dans l'Union européenne, qui se chiffrent en centaines de milliards d'euros, doivent être utilisés pour soutenir l'Ukraine est au cœur du sommet européen, qui réunira 27 chefs d'État et de gouvernement à Bruxelles à partir de jeudi.

Il a dit comprendre les réserves de la Belgique, déclarant : « Je ne les partage pas, mais je les prends au sérieux. »

*Traduit de l’anglais par Ayse Bashoruz