L'Allemagne exhorte la Russie à s'asseoir à la table des négociations avec l'Ukraine
- Les ministres des affaires étrangères russe et allemand se sont entretenus à Moscou

Moscow City
AA / Moscou / Elena Teslova
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a appelé la Russie, mardi, à revenir à la table des négociations avec l'Ukraine.
Lors d'une conférence de presse à Moscou, à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, Annalena Baerbock a déclaré que la désescalade avec l'Ukraine figurait en tête de ses priorités ces derniers mois en tant que ministre des affaires étrangères.
"Hier, j'étais à Kiev, aujourd'hui à Moscou, et plus tard dans la journée, nous poursuivrons les discussions sur les moyens de revenir à la table des négociations dans le format Normandie", a déclaré la ministre.
Baerbock a affirmé que plus de 100 000 soldats russes et du matériel militaire ont été mobilisés ces dernières semaines près de la frontière ukrainienne "sans raison apparente".
"Il est difficile de ne pas considérer cela comme une menace", a-t-elle souligné.
Elle a également précisé que l'Allemagne était prête "à discuter sérieusement" de la possibilité de fournir à la Russie des garanties de sécurité et que les premiers pas dans cette direction avaient été faits lors de réunions entre la Russie et l'OTAN, et entre la Russie et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
"Nous discutons d'un certain nombre de sujets sur lesquels nos divergences d'opinion sont importantes, voire fondamentales. ... Mais nous voyons aussi le potentiel d'une coopération plus étroite entre l'Allemagne et la Russie. Nous sommes extrêmement intéressés par des relations stables avec la Fédération de Russie", a-t-elle déclaré.
Pour sa part, Sergueï Lavrov a déclaré que l'OTAN exige de la Russie qu'elle retire ses troupes alors qu'elles se trouvent sur le territoire russe, sans jamais accepter les mêmes exigences concernant le mouvement des troupes de l'alliance sur le territoire des États membres, ce qu'il a qualifié de politique des "deux poids, deux mesures".
"Nous avons expliqué que nous ne pouvions accepter aucune mise en cause concernant les mouvements de nos forces armées sur notre propre territoire", a-t-il déclaré.
Et d'ajouter : "Nous n'exigeons qu'une seule chose : que ce que nous avons convenu soit rigoureusement appliqué. Cela vaut également pour les accords de Minsk, qui, je le répète, sont sapés par le régime de Kiev, cela vaut également pour la totalité de la structure de sécurité en Europe".
Le chef de la diplomatie russe a déclaré avoir trouvé un terrain d'entente avec son homologue allemande concernant la nécessité de mettre en œuvre le protocole de Minsk, invitant Berlin à faire pression sur Kiev pour que les promesses faites lors du sommet de 2019 à Paris (Normandie 4) soient tenues.
À la question de savoir si le gouvernement allemand a une position arrêtée sur Nord Stream 2, Baerbock a répondu que le nouveau gouvernement a souligné dans l'accord de coalition que la législation européenne sur l'énergie réglemente -- à la fois dans la lettre et dans l'esprit -- les projets d'infrastructure et que cela s'applique à tous les projets d'infrastructure énergétique, y compris Nord Stream 2.
"La procédure de validation de ce projet est actuellement en cours, pour l'instant cette procédure a été suspendue. Nous avons souligné maintes fois, à différents niveaux, que si l'énergie est utilisée comme une arme, cela aura des conséquences significatives, y compris en ce qui concerne ce gazoduc", a déclaré Baerbock.
L'administration américaine a récemment mis en garde ses alliés européens contre une éventuelle attaque militaire de la Russie, affirmant que Moscou envisage de mener une opération sous faux drapeau pour justifier une invasion de l'Ukraine.
La Russie souligne quant à elle que l'armée ukrainienne, soutenue par la flotte de l'OTAN en mer Noire, mène des opérations militaires à proximité de ses frontières et utilise des armes qui peuvent facilement atteindre le territoire russe.
Moscou affirme également que les entreprises privées américaines fournissent une assistance militaire à l'armée ukrainienne, ce qui, selon elle, est la raison de l'"extrême préoccupation" du pays."
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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