AA / Berlin / Oliver Towfigh Nia

L'Allemagne a lancé, mercredi, une mise en garde à Israël contre une occupation permanente de la Bande de Gaza, après que le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré que ses troupes resteraient indéfiniment dans les zones de l'enclave désignées comme « zones de sécurité ».

« Le gouvernement allemand rejette clairement une occupation durable de la Bande de Gaza et une expulsion permanente des Palestiniens de la Bande de Gaza. Gaza appartient aux Palestiniens », a déclaré Christian Wagner, porte-parole du ministère des affaires étrangères, lors d'un point de presse tenu à Berlin.

« L'objectif de la politique étrangère allemande est toujours de contribuer à une solution négociée à deux États au Moyen-Orient, car c'est le seul moyen pour que les Palestiniens et les Israéliens puissent vivre côte à côte dans leurs deux États de manière permanente », a-t-il ajouté.

Le ministre israélien de la défense avait précédemment déclaré que les militaires « resteront dans les zones de sécurité pour servir de tampon entre l'ennemi et les communautés (israéliennes) dans toute situation, qu'elle soit temporaire ou permanente, à Gaza - comme au Liban et en Syrie ».

« Contrairement au passé, l'armée israélienne n'évacue pas les zones qui ont été évacuées et occupées », a-t-il ajouté.

Katz a déclaré qu'Israël avait également étendu la zone tampon au nord de la Bande de Gaza, déplaçant des centaines de milliers de Palestiniens et convertissant une partie du territoire en zones de sécurité israéliennes.

Il a ajouté que ces mesures s'inscrivaient dans une stratégie plus large visant à faire pression sur le mouvement palestinien Hamas pour qu'il accepte un accord sur la libération des prisonniers.

Il a ajouté que l'armée israélienne continuerait à intensifier ses opérations tant que le Hamas refuserait les conditions posées par Israël, « tout en continuant à contrecarrer ses opérations et à détruire ses infrastructures ».

Récemment, l'armée israélienne a émis des ordres d'évacuation forcée pour les zones de Beit Lahia, Beit Hanoun et Jabalia dans le nord de la Bande de Gaza, ainsi que pour l'ensemble de la ville de Rafah et certaines parties de Khan Younes.

Samedi, l'armée israélienne a déclaré avoir achevé l'encerclement de Rafah et avoir mis en place le corridor de Morag qui la sépare de Khan Younes.

Israël a fermé les points de passage vers la Bande de Gaza depuis le 2 mars, empêchant ainsi l'entrée des produits de première nécessité dans l'enclave, malgré les multiples informations faisant état d'une famine dans le territoire dévasté par la guerre.

Plus de 51 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, ont été tués par la guerre israélienne contre la Bande de Gaza depuis le mois d'octobre 2023.

L'armée israélienne a repris ses attaques contre la Bande de Gaza le 18 mars. Depuis lors, elle a tué 1 652 personnes et en a blessé près de 4 400 autres, en dépit d'un accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers entré en vigueur en janvier dernier.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans la Bande de Gaza.

Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre menée contre l'enclave palestinienne.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj