Lafarge : la défense multiplie les recours pour contester le procès de financement du terrorisme
- Le procès du cimentier Lafarge pour financement du terrorisme en Syrie s’est ouvert mardi à Paris
Istanbul
AA / Istanbul / Serap Dogansoy
La première journée du procès du groupe Lafarge, poursuivi pour financement du terrorisme et mise en danger de la vie d’autrui en Syrie entre 2013 et 2014, a été dominée par les questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) déposées par la défense.
Les avocats contestent la légalité de l’infraction et demandent de nouvelles déclassifications de documents d’État, estimant que le rôle des autorités françaises n’a pas été suffisamment clarifié.
Les parties civiles, dont Sherpa et l’ECCHR, ont vu dans ces initiatives une stratégie pour retarder les débats.
Les ONG rappellent que Lafarge est soupçonnée d’avoir versé de l’argent à des groupes armés, dont Daech, pour maintenir son activité en Syrie. Elles soulignent également l’inégalité de traitement entre les salariés expatriés, évacués dès 2012, et les employés syriens restés sur place dans un contexte de guerre.
Ce procès, dont les premiers retours confirment la complexité juridique et politique, constitue une première mondiale pour une entreprise française. L’instruction se poursuit par ailleurs pour complicité de crimes contre l’humanité.
