AA / Ankara / Ayşe Bozcuoğlu Bodur et Emir Yıldırım

Le secteur de l’aviation civile en Türkiye entame une nouvelle phase « en assumant ses responsabilités environnementales, en privilégiant la production nationale et en respectant pleinement les normes internationales », a déclaré vendredi à Anadolu le ministre des Transports et de l’Infrastructure, Abdulkadir Uraloglu.

Selon lui, cette « ère verte » débute avec la publication par la Direction générale de l’aviation civile de la Türkiye d’une directive sur le carburant d’aviation durable (SAF).

« La Türkiye adopte une politique respectueuse de l’environnement et responsable face au climat. C’est une avancée cruciale non seulement pour l’écologie, mais aussi pour notre stratégie industrielle et la sécurité de notre approvisionnement énergétique », a-t-il souligné.

Le ministre a précisé que les politiques de transport et d’aviation du pays ont été révisées à la lumière de l’objectif de neutralité carbone fixé pour 2053.

Avec cette nouvelle directive, l’usage, l’approvisionnement et le suivi des carburants d’aviation devront désormais répondre à des normes techniques internationales strictes, telles que le système CORSIA (Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation) de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

Uraloglu a ajouté que la directive encourage également les investissements dans le raffinage local de carburant, réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis des importations tout en renforçant les infrastructures de production fondées sur la technologie.

« Ce règlement s’applique à toutes les compagnies aériennes nationales et internationales effectuant des vols internationaux, aux exploitants d’aéroports, aux installations non dangereuses et aux personnes autorisées par l’Autorité de régulation du marché de l’énergie de la Türkiye. Il couvre les vols au départ de la Türkiye ainsi que toutes les opérations impliquant des aéronefs d’un poids maximum au décollage supérieur à 5 700 kilos », a-t-il précisé.

La directive ne s’appliquera pas aux vols humanitaires, médicaux ou de lutte contre les incendies, ni aux appareils appartenant à l’État.

« La Direction générale publiera chaque année, avant la fin du troisième trimestre, sur son site internet, les quantités de SAF à utiliser ainsi que le taux minimum de réduction des émissions par litre », a précisé le ministre. « Les fournisseurs devront garantir un carburant mélangé respectant au moins ce seuil de réduction, et les compagnies aériennes auront l’obligation de consommer les quantités définies. »

Toujours selon lui, les transporteurs aériens devront charger au moins 90 % du carburant nécessaire à leur vol au départ de la Türkiye, conformément à cette directive.

Uraloglu a insisté sur le fait que le SAF devra répondre aux normes et exigences actuelles de l’OACI, soulignant que les principales institutions turques sont activement impliquées dans ce processus.

« Les grands acteurs du secteur de l’énergie, à commencer par l’opérateur de raffinerie Tupras, finalisent actuellement leurs préparatifs en vue de lancer une production commerciale de SAF d’ici 2026 », a-t-il indiqué, ajoutant que d’autres investissements, comme celui de la filiale turque de la société publique azerbaïdjanaise SOCAR, sont également en cours.

« Nous poursuivrons nos efforts pour doter la Türkiye d’un système aérien fort et écologique, conforme aux normes internationales, à travers des régulations telles que la directive SAF », a-t-il conclu.

* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba