La Türkiye a recueilli des preuves de crimes contre l'humanité, affirme un militant de la flottille pour Gaza
- « La chose la plus importante que la Türkiye ait faite a été de nous emmener chez des médecins, chez des avocats et de recueillir des preuves de crimes contre l'humanité », a déclaré le journaliste britannique Kieran Andrieu à Anadolu

Greater London
AA / Londres / Serap Dogansoy
Un journaliste britannique qui a participé à la flottille Global Sumud a salué l'hospitalité de la Türkiye après avoir été expulsé d'Israël, mais a souligné que la chose la plus importante qu'Ankara ait faite était d'emmener les activistes chez des médecins et des avocats et de rassembler des « preuves de crimes contre l'humanité ».
Kieran Andrieu est l'un des 13 citoyens britanniques qui ont été détenus par Israël après que celui-ci ait attaqué la flottille Global Sumud dans les eaux internationales.
Dans une interview accordée à Anadolu à l'aéroport d'Heathrow, où il est arrivé dimanche soir en provenance de Türkiye avec trois autres militants britanniques, Sarah Wilkinson, Francis Cummings et Evie Snedker, il a déclaré que le voyage lui-même avait duré plus de deux fois plus longtemps que prévu, car il avait été difficile.
Il a toutefois ajouté : « Ce qui nous a permis de rester soudés, c'est avant tout notre amour pour la Palestine et notre amour pour le peuple de Gaza. Ensuite, ce sont les liens de loyauté que nous avons tissés entre nous après avoir passé un certain temps ensemble sur le bateau, et c'est cela qui nous a permis de tenir bon. »
Évoquant les attaques de drones, les cauchemars logistiques et les tempêtes qu'ils ont connus à bord pendant leur voyage vers Gaza, Andrieu a assuré que ces difficultés n'étaient rien comparées aux épreuves quotidiennes que l'État occupant et génocidaire impose aux Palestiniens.
« Il était illégal, au regard du droit international, qu'ils montent à bord de notre bateau, qu'ils nous interceptent. Nous avions tous les droits, tant que le peuple de Gaza voulait de nous dans ses eaux territoriales », a-t-il déclaré, évoquant les attaques israéliennes contre la flottille.
- Les activistes privés d'eau pendant leur détention
Au sujet du traitement réservé aux activistes par les forces israéliennes après leur arrestation illégale, Andrieu a déclaré qu'ils avaient été privés d'eau pendant de longues périodes, ce qui constitue une violation de la Convention de Genève.
« Nous avons été emmenés les yeux bandés, ligotés dans un bus glacial au milieu de la nuit, vers une prison située dans le désert du Néguev, où des prisonniers palestiniens ont été torturés par le passé. »
Rappelant qu'ils ont été enfermés dans de minuscules cellules (10 à 12 personnes par cellule), il a expliqué que les militants se sont même vu refuser des médicaments essentiels.
« Les gens ont vu leurs médicaments jetés devant eux. J'ai vu des personnes de tous âges souffrant de troubles cardiaques, y compris des personnes âgées de plus de 80 ans, se faire jeter leurs médicaments. »
Évoquant les déclarations des responsables israéliens qualifiant les personnes à bord de la flottille Global Sumud de « terroristes », Andrieu a répondu : « Intéressant, des terroristes dont les seules armes sont du lait maternisé, de la nourriture, des paquets de riz et des médicaments. »
« De toute évidence, les seuls terroristes sont ceux qui commettent un génocide, qui pensent qu'ils peuvent bombarder tous leurs voisins en toute impunité dès que cela leur convient pour des raisons politiques internes, et qui ont fait plus d'enfants amputés que n'importe quand au cours du siècle dernier, où que ce soit dans le monde », a-t-il ajouté.
- Qualifier les activistes de la flottille de terroristes est « pathétique »
Andrieu a défendu que qualifier les activistes de terroristes était « pathétique » et « ridicule », ajoutant que ceux qui pensaient ainsi devraient « baisser la tête de honte » tous les jours jusqu'à la fin de leur vie.
« Mais ils ne le feront pas, car personne qui en aurait la capacité ne présiderait à un génocide aussi répugnant », a-t-il ajouté.
Forcer des gens à rester à genoux pendant 6 heures est une torture, une forme moins grave de « torture évidente », mais une torture tout de même, a-t-il déclaré, ajoutant qu'ils avaient tous été confrontés à cela.
Il a donné un exemple de la façon dont les responsables israéliens ont traité les activistes pendant leur détention dans la prison, expliquant qu'un activiste a commencé à crier « à l'aide, urgence médicale » pendant la nuit, ce qu'ils ont pensé être « une crise cardiaque ».
Alors que l'homme criait qu'il ne pouvait pas respirer, les responsables israéliens n'ont rien fait, bien qu'il y ait eu un médecin dans la prison.
« Finalement, quelqu'un a dit : « Nous devons arrêter de crier, et il va devoir essayer de reprendre le contrôle de sa respiration, car il est clair qu'ils sont prêts à le laisser mourir », et c'est ce qu'il a dû faire », a-t-il raconté.
« C'était... une chose totalement inattendue quand je me suis réveillé, quand j'ai été réveillé à 5 heures du matin par les gardiens de prison israéliens qui frappaient aux portes et nous insultaient », a-t-il déclaré.
- L'hospitalité turque
Exprimant sa satisfaction pour la journée qu'il a passée en Türkiye après avoir été expulsé de détention israélienne, il a déclaré : « C'était vraiment agréable. Et merci aux Turcs. »
Appréciant l'hospitalité turque, il a déclaré qu'ils avaient fourni aux activistes de la bonne nourriture et des lits confortables pour la nuit.
« Cela a été très apprécié. Mais le plus important, c'est qu'ils nous ont emmenés chez des médecins, chez des avocats et qu'ils ont rassemblé des preuves de crimes contre l'humanité », a-t-il ajouté.
Israël a expulsé environ 170 participants à la flottille de Gaza au cours des derniers jours, principalement vers Istanbul, et des groupes plus petits ont été envoyés en Italie et en Espagne.
Les forces navales israéliennes ont attaqué et saisi les navires de la flottille Global Sumud à partir de mercredi et ont arrêté plus de 470 militants de plus de 50 pays.
La flottille tentait d'acheminer de l'aide humanitaire à Gaza et de contester le blocus israélien de l'enclave.
Israël maintient le blocus de Gaza, qui compte près de 2,4 millions d'habitants, depuis près de 18 ans.
Depuis octobre 2023, les bombardements israéliens ont tué plus de 67 000 Palestiniens dans l'enclave, pour la plupart des femmes et des enfants, et l'ont rendue inhabitable.
* Traduit de l'anglais par Serap Dogansoy
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