AA / Istanbul / Serap Dogansoy

La Syrie et la Chine ont convenu ce lundi de renforcer leur collaboration dans les domaines de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme.

Une déclaration conjointe, publiée à l’issue des discussions du ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, à Pékin avec son homologue chinois, Wang Yi, a indiqué que les deux parties avaient accepté d’intensifier la coordination et la coopération dans les domaines de la lutte antiterroriste et de la sécurité.

Selon la déclaration, les deux ministres ont tenu des « pourparlers bilatéraux constructifs » et ont échangé des points de vue sur les relations syro-chinoises ainsi que sur leurs préoccupations internationales communes.

Les deux parties ont souligné « l’importance de l’amitié historique » entre la Syrie et la Chine et se sont engagées à préserver et développer leurs relations, fondées sur le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires intérieures.

Elles ont insisté sur leur intérêt commun à renforcer la coopération dans les domaines de l’économie et du développement, de la reconstruction de la Syrie, du renforcement des capacités et de l’amélioration des conditions de vie des Syriens, ainsi que dans d’autres domaines de préoccupation mutuelle.

Shaïbani a déclaré que Damas était prêt à élargir sa coopération avec la Chine dans tous les domaines, soulignant la sensibilité de la Syrie à l’égard des préoccupations sécuritaires de Pékin.

La Syrie « ne sera pas une source de menace pour la Chine et n’autorisera aucune entité à utiliser son territoire pour nuire à la sécurité, à la souveraineté ou aux intérêts de la Chine », a-t-il affirmé.

Le chef de la diplomatie syrienne a remercié la Chine pour toute l’aide apportée au peuple syrien, exprimant sa volonté de renforcer la coopération avec Pékin dans tous les domaines, et louant le modèle de développement pionnier de la Chine, qui a permis d’assurer sécurité et prospérité à l’ensemble de ses citoyens.

Le ministre a réitéré l’« engagement ferme de la Syrie envers le principe d’‘une seule Chine’ », reconnaissant le gouvernement chinois comme « l’unique gouvernement légitime représentant toute la Chine » et affirmant que Taïwan est « une partie intégrante de la Chine ».

Il a exprimé l’« opposition catégorique » de la Syrie à toute ingérence dans les affaires intérieures de la Chine. Il a également salué les initiatives de développement du président chinois Xi Jinping et exprimé la volonté de la Syrie « d’y participer de manière positive ».

Wang, pour sa part, a exprimé son soutien au processus politique en Syrie, ainsi qu’aux efforts du pays pour lutter contre le terrorisme et les stupéfiants, soulignant que le plateau du Golan occupé par Israël est « un territoire syrien occupé, conformément à la reconnaissance internationale ».

Selon la déclaration, la Chine a réaffirmé son « plein respect pour la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale » de la Syrie, reconnaissant le gouvernement syrien comme « le seul représentant légitime du peuple syrien ».

Par ailleurs, l’agence de presse officielle syrienne SANA, citant une source du ministère des Affaires étrangères, a démenti des informations médiatiques évoquant un projet de Damas de remettre des combattants ouïghours à la Chine.

Des médias avaient précédemment affirmé que la Syrie prévoyait de transférer des combattants ouïghours à Pékin lors de la visite de al-Chaibani.

Il s’agit du premier déplacement de al-Chaibani en Chine depuis que le président Ahmad al-Sharaa a formé un gouvernement en Syrie en janvier, après la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre dernier.

La visite de al-Chaibani à Pékin s’inscrit dans les efforts de la nouvelle administration syrienne pour élargir la coopération avec des partenaires régionaux et internationaux dans divers domaines, lever les sanctions économiques et politiques, et reconstruire un pays ravagé par quelque treize années de guerre civile.

* Traduit de l'anglais par Serap Dogansoy