AA/Mouscou/Elena Teslova

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a déclaré mardi que Moscou fournirait un crédit à l'Iran pour faire avancer le projet de transport Nord-Sud.

Lors d'une conférence de presse à Téhéran, après une rencontre avec son homologue iranien Sayyid Abbas Araghchi, Lavrov a révélé que les échanges commerciaux entre les deux pays avaient augmenté de plus de 13 % l'année dernière, avec des perspectives solides de croissance continue.

"Nous sommes heureux que nos amis iraniens prennent les mesures nécessaires avant le début de la construction de la ligne ferroviaire Rasht-Astara. Nous nous attendons à ce que le projet commence bientôt, soutenu par un prêt à l'exportation russe. Ce chemin de fer est un élément clé pour le lancement complet du corridor de transport international Nord-Sud", a-t-il ajouté.

Lavrov a souligné que la Russie et l'Iran plaident pour la résolution des conflits sur la base de la Charte des Nations unies et rejettent les sanctions économiques unilatérales. Il a ajouté que Moscou et Téhéran travaillent ensemble pour minimiser l'impact de telles sanctions.

Il a précisé que la Russie et l'Iran coordonnent leurs positions sur les affaires de l'ONU et ont convenu de renforcer leur coopération au sein de l'Organisation de coopération de Shanghai.

Concernant l'accord nucléaire iranien, signé en 2015 pour réguler le programme nucléaire de Téhéran mais perturbé par le retrait des États-Unis et la réticence de l'UE à respecter ses engagements, Lavrov a indiqué que les deux diplomates avaient abordé la question en profondeur, soulignant un potentiel de relance de l'accord.

S'agissant de la Syrie, Lavrov a précisé que lui et son homologue iranien avaient réaffirmé leur engagement à coordonner leurs efforts pour promouvoir la paix et la stabilité dans le pays. Il a exprimé l'espoir que le Congrès national syrien inclusif favoriserait la réconciliation entre les différentes factions.

Il a également promis de soutenir la paix en Syrie, en s'assurant que le pays ne constitue pas une menace pour son propre peuple ni pour ses voisins.

"Les tentatives d'influencer les processus internes syriens sans la participation de nations clés comme la Russie, l'Iran et la Chine ne vont pas dans le sens de l'unité nationale. Elles risquent plutôt d'approfondir les divisions, comme cela a été évident depuis le soi-disant printemps arabe", a-t-il déclaré.

Lavrov a exprimé sa gratitude envers l'Iran pour sa "position équilibrée", saluant sa compréhension des causes profondes et des préoccupations de la Russie. Il a également évoqué les récents échanges entre la Russie et les États-Unis, notamment les discussions sur la Syrie.

Concernant le vote de lundi au Conseil de sécurité de l'ONU sur une résolution anti-russe — où une résolution neutre, parrainée par les États-Unis, a été adoptée — Lavrov a souligné que cela reflétait "une reconnaissance croissante de la nécessité de traiter les causes profondes de la crise".

Traduit de l'anglais par Sanaa Amir