La Russie fera tout le nécessaire pour indemniser les victimes du crash de l’avion d’AZAL
– Le président russe rencontre son homologue azerbaïdjanais dans la capitale du Tadjikistan et déclare que l’enquête sur le crash d’avion de décembre est sur le point d’être achevée

Istanbul
AA / Istanbul / Burc Eruygur
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que la Russie ferait « tout le nécessaire » pour indemniser les victimes du crash d’un avion de la compagnie Azerbaïdjan Airlines (AZAL) survenu au Kazakhstan à la fin de l’année dernière.
« Bien sûr, tout ce qui est exigé dans de tels cas tragiques sera fait du côté russe en matière de compensation », a affirmé Poutine lors d’une rencontre bilatérale avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev à Douchanbé, capitale du Tadjikistan, selon le Kremlin.
Ouvrant les discussions dans la capitale tadjike, où les deux dirigeants doivent participer vendredi à une réunion du Conseil des chefs d’État de la Communauté des États indépendants (CEI), Poutine a rappelé qu’il avait présenté ses excuses pour cet incident survenu dans l’espace aérien russe.
Le président russe a indiqué que Moscou apportait « toute l’assistance possible » à l’enquête sur le crash de décembre dernier, précisant qu’une évaluation juridique serait également menée concernant les actions de tous les responsables impliqués.
Il a ajouté que l’enquête approchait de sa conclusion, établissant un lien partiel entre l’accident et « la présence de drones ukrainiens dans l’espace aérien russe » la nuit des faits.
Poutine a évoqué un deuxième facteur : des « défaillances techniques » du système de défense aérienne russe. Selon lui, les deux missiles tirés par la Russie à ce moment-là « n’ont pas touché directement l’avion, mais ont explosé à quelques mètres de celui-ci ».
« Les dégâts sont donc survenus, non pas principalement à cause des ogives, mais très probablement à cause des débris des missiles eux-mêmes », a-t-il précisé.
Pour sa part, Ilham Aliev a remercié Poutine pour avoir supervisé personnellement l’enquête et a affirmé que Bakou n’avait « aucun doute » sur le fait que celle-ci se déroulerait « de manière objective ».
Les relations bilatérales entre Bakou et Moscou sont entrées dans une « période difficile », selon le Kremlin, après le crash de l’avion d’AZAL le 25 décembre 2024 au Kazakhstan, qui avait coûté la vie à 38 des 67 passagers et membres d’équipage.
Trois jours après la catastrophe, Poutine avait appelé Aliev pour lui présenter ses condoléances et s’excuser de l’incident survenu dans l’espace aérien russe.
Le lendemain, dans une interview accordée à la chaîne publique AzTV, Aliev avait accusé la Russie d’avoir « abattu l’avion par erreur », appelant Moscou à « assumer ses responsabilités », à « punir les coupables » et à « indemniser les victimes ».
En juillet, le président azerbaïdjanais avait annoncé que Bakou allait « saisir la justice internationale » concernant le crash et en avait informé la Russie. Le Kremlin avait alors réagi en déclarant qu’il s’agissait du « droit de l’Azerbaïdjan » s’il décidait d’engager une procédure judiciaire contre Moscou, ajoutant que la Russie « attendrait les verdicts officiels ».
* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir