La reprise du pâturage dans les Alpes pourrait favoriser des écosystèmes plus résilients
- « Nous travaillons avec les habitants des Alpes du Dauphiné afin de rendre à la nature son fonctionnement dans cette région », a déclaré Aurélien Guiraud, responsable de la communication et de l’engagement des parties prenantes de Rewilding France
Ile-de-France
AA / Paris / Esra Taskin
Le responsable de la communication et de l’engagement des parties prenantes de Rewilding France, branche française de la fondation Rewilding Europe (Réensauvagement de l’Europe), Aurélien Guiraud, a indiqué que la relance du pâturage naturel dans les Alpes vise à revitaliser la faune sauvage et à favoriser la formation d’écosystèmes plus résilients.
Dans le cinquième volet du dossier spécial intitulé « Le Sommet de l’Europe – Les Alpes », préparé par Anadolu sur le réchauffement climatique et ses effets sur les Alpes, un exemple de projet de « réensauvagement » mené dans les Alpes françaises pour la préservation de la nature est mis en lumière.
Connu sous le terme anglais rewilding, le « réensauvagement » consiste à restaurer les écosystèmes dégradés par les activités humaines.
Aurélien Guiraud a présenté à un correspondant d'Anadolu les détails des projets de réensauvagement menés dans la région des Alpes du Dauphiné, en France.
Fondée en 2011, la fondation Rewilding Europe est aujourd’hui active dans dix pays, dont la France, a précisé Guiraud, ajoutant que la fondation développe des zones de réensauvagement dans les pays où elle opère et contribue à leur financement.
Il a indiqué que la région des Alpes du Dauphiné constitue la 11ᵉ zone de projet de la fondation, déclarant : « Nous travaillons avec les habitants des Alpes du Dauphiné afin de rendre à la nature son fonctionnement dans cette région. »
Pour ce faire, la fondation soutient les processus naturels locaux, a-t-il souligné, ajoutant que l’objectif est de permettre à la nature de répondre d’elle-même au changement climatique à long terme.
« Cela passe par différentes actions, notamment le soutien à la régénération naturelle des forêts. Nous travaillons également sur les rivières afin de restaurer certains tronçons à leur état naturel », a-t-il expliqué.
- « Cela permet de créer des écosystèmes plus résilients »
Soulignant que le pâturage naturel, de plus en plus oublié dans les Alpes, sera relancé afin de redynamiser les herbivores et la faune sauvage, Guiraud a affirmé que cette pratique facilitera également l’entretien des forêts.
« Cela permet de créer des écosystèmes plus résilients », a-t-il déclaré, en précisant que, dans le cadre des projets de Rewilding Europe, une zone à dimension humaine est définie.
« L’important est de mener des actions concrètes sur le terrain et d’en assurer le suivi afin de démontrer leur impact réel sur la biodiversité et sur le renforcement de la résilience de la nature », a-t-il ajouté, indiquant que deux initiatives majeures seront lancées dans les Alpes du Dauphiné à partir de 2026.
Dans ce cadre, il est prévu, en concertation avec les autorités locales, de ne plus exploiter le bois sur un quart d’une forêt publique de 400 hectares. Il est également envisagé de laisser du bois mort en forêt.
« En laissant le bois mort, nous laissons aussi place aux insectes et à de nombreux micro-organismes », a-t-il expliqué, précisant que davantage d’arbres seront conservés par hectare afin de créer des habitats favorables aux oiseaux.
Guiraud a indiqué que ces arbres seront identifiés en collaboration avec l’Office national des forêts (ONF) et que, dans le cadre de l’accord à signer, cinq arbres par hectare seront laissés sur pied, soulignant que ces petites différences permettent d’accorder davantage de place à la vie sauvage.
Rappelant que la faune sauvage joue un rôle essentiel dans la biodiversité des forêts et dans leurs processus d’auto-régénération, Guiraud a précisé que la deuxième initiative vise à réintroduire de grands herbivores, essentiels au bon fonctionnement des milieux naturels, afin de rendre possible le pâturage naturel.
Avertissant que le changement climatique accroît le risque de grands incendies, Guiraud a souligné que le pâturage permet de réduire la quantité de matières inflammables dans les zones concernées et, par conséquent, de diminuer le risque d’incendie.
*Traduit du turc par Wafae El Baghouani
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
