AA / Paris / Ümit Dönmez

"La porte de l’Union européenne est ouverte" : c’est par ces mots que le chancelier allemand Friedrich Merz a résumé, ce mercredi, le message politique porté par les dirigeants européens lors des déclarations officielles. Une source à l’Élysée a expliqué que ce déplacement était centré sur "le soutien à la souveraineté, à l’intégrité territoriale et à la trajectoire européenne de la Moldavie", dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et à un mois des élections législatives.

Le Président français Emmanuel Macron, le Chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre polonais Donald Tusk et la Présidente moldave Maia Sandu ont participé mercredi à Chișinău aux célébrations du 34e anniversaire de l’indépendance de la Moldavie. Ce déplacement à l’invitation de la cheffe d'État moldave, dans un format Weimar élargi, visait à afficher l’unité européenne face aux pressions russes et à réaffirmer le soutien à l’adhésion de la Moldavie à l’Union européenne.

Emmanuel Macron a souligné que "contrairement à la Russie, l'Union européenne ne menace personne et respecte la souveraineté de chacun". Pour Maia Sandu, seule la volonté du peuple moldave doit décider de l’avenir du pays. Elle a affirmé que sans l’Union européenne, la Moldavie resterait prisonnière du passé. Donald Tusk a quant à lui salué l’engagement réformateur du gouvernement moldave et appelé à ne pas relâcher l’effort face aux tentatives de déstabilisation.

Dans ce contexte, une source à l’Élysée a détaillé à Anadolu les initiatives françaises en soutien à Chișinău : création d’une plateforme de soutien dès 2021, coopération dans le champ informationnel contre les "campagnes russes", soutien aux réformes économiques, partenariats éducatifs et culturels, ainsi que mobilisation dans le cadre de la Communauté politique européenne. Ce déplacement s’inscrit, selon cette même source, dans la continuité d’engagements concrets comme la fin du roaming ou les décaissements du plan de croissance.

L’Élysée insiste sur le fait que la Moldavie est bel et bien menacée, non par une invasion directe, mais par une somme d’ingérences, notamment via des réseaux politiques liés à des oligarques réfugiés en Russie. À ce titre, un protocole a été signé entre VIGINUM et son homologue moldave pour contrer les opérations de désinformation.

C’est la première fois qu’un président français participe à la fête nationale moldave. Pour Paris, Berlin et Varsovie, l’enjeu dépasse le symbole : affirmer, par la présence conjointe, que l’avenir de la Moldavie s’écrit pleinement au sein de l’Union européenne.