Politique, Monde

La police israélienne réprime des manifestations à Tel-Aviv qui réclamaient un échange de prisonniers

-Même au prix d'un arrêt de la guerre dans la bande de Gaza, selon le journal Yediot Ahronot.

Said Amori  | 27.06.2025 - Mıse À Jour : 27.06.2025
La police israélienne réprime des manifestations à Tel-Aviv qui réclamaient un échange de prisonniers

Quds

AA / Jérusalem / Saeed Amouri

La police israélienne a réprimé, jeudi, des manifestations à Tel-Aviv et procédé à l'arrestation de 7 manifestants, alors qu'ils appelaient à la conclusion d'un accord d'échange de prisonniers avec les factions palestiniennes de la bande de Gaza, selon des médias hébreux.

Il s'agit de la première répression sécuritaire contre les manifestants exigeant le retour des prisonniers de Gaza depuis la fin de l'agression israélienne contre l'Iran le 24 juin.

Le journal Yediot Aharonot a rapporté que la police a arrêté sept manifestants lors d'une répression contre une manifestation sur la place Rabin à Tel-Aviv exigeant la libération immédiate des prisonniers, même si cela nécessitait de mettre fin à la guerre à Gaza.

Dans un communiqué publié par le journal, la police a déclaré que les arrestations avaient été motivées par des "troubles à l'ordre public".

Déclarant la marche "illégale", la police a affirmé que certains manifestants avaient "violemment pris d'assaut les barrières de sécurité", déclenchant des affrontements limités.

Ainsi, les familles des prisonniers israéliens à Gaza organisent à nouveau des manifestations populaires pour exiger le retour de leurs proches, après que ces activités aient été interrompues en raison des restrictions imposées à la suite de l'agression de Tel-Aviv contre Téhéran.

Le 13 juin, Israël, avec le soutien des États-Unis, a lancé une agression de 12 jours contre l'Iran, ciblant des sites militaires et nucléaires, des installations civiles et assassinant des dirigeants militaires et des scientifiques nucléaires. L'Iran a riposté en ciblant le quartier général de l'armée et des services de renseignement israéliens avec des missiles balistiques et des drones.

Plus tard, le 22 juin, les États-Unis ont attaqué des installations nucléaires en Iran, amenant Téhéran à riposter en bombardant la base américaine d'Al-Udeid au Qatar.

Washington a, ensuite, déclaré un cessez-le-feu entre Tel-Aviv et Téhéran le 24 juin.

Tout au long de la guerre avec l’Iran, l’armée israélienne a imposé des restrictions aux rassemblements publics, mettant fin aux manifestations qui se tenaient régulièrement le samedi et moins fréquemment les autres jours de la semaine.

Les familles ont annoncé jeudi, dans leur première déclaration depuis la fin de la guerre avec l'Iran, qu'elles reprendraient l'organisation des manifestations samedi prochain, mais un certain nombre d'entre elles ont commencé à manifester le même jour.

Les familles ont souligné "le besoin urgent de s'appuyer sur les réalisations opérationnelles et de parvenir à un accord global et complet qui restitue les cinquante hommes et femmes kidnappés (prisonniers israéliens à Gaza) et mette fin aux combats".

"Compte tenu de la supériorité militaire absolue d'Israël, l'absence de réalisations politiques à Gaza qui mettraient fin à la plus longue campagne de notre histoire et ramèneraient tous nos proches et tous nos soldats chez eux constitue une plaie purulente", ont ajouté les familles.

Tel-Aviv estime à 50 le nombre de prisonniers israéliens à Gaza, dont 20 sont encore en vie.

Parallèlement, plus de 10 400 Palestiniens croupissent dans ses prisons, souffrant de torture, de famine et de négligence médicale. Nombre d'entre eux sont décédés, selon les médias et les organisations de défense des droits de l'homme palestiniennes et israéliennes.

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et le ministre des Finances Bezalel Smotrich s'opposent à la conclusion d'un accord pour mettre fin à la guerre, menaçant de renverser le gouvernement si un accord de cessez-le-feu est conclu à Gaza.

Les appels des familles des prisonniers à de nouvelles manifestations interviennent dans un contexte d'analyses et d'appels régionaux et internationaux qui considèrent la fin de la confrontation entre l'Iran et Israël comme une occasion en or de recentrer l'attention sur les efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu permanent à Gaza.

Cela coïncide également avec les déclarations du président américain Donald Trump, dans lesquelles il a exprimé sa conviction que la conclusion d'un accord pour mettre fin à la guerre à Gaza est "très imminente".

L'opposition israélienne et les familles des prisonniers affirment que le Premier ministre Benyamin Netanyahu poursuit la guerre par déférence envers la faction la plus extrême de droite au sein de son gouvernement, pour faire avancer ses intérêts politiques personnels, en particulier son maintien au pouvoir.

Avec le soutien total des États-Unis, Israël commet des crimes génocidaires à Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant plus de 188 000 victimes, entre morts ou blessés parmi les Palestiniens, la plupart étant des enfants et des femmes, plus de 11 000 disparus et des centaines de milliers de déplacés.


Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın