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La Nouvelle-Zélande commémore le 5e anniversaire de l'attentat de Christchurch

- Les musulmans ne se sentent toujours pas en sécurité dans ce pays insulaire, déclare le premier ministre Christopher Luxon, rendant hommage aux victimes des attentats de 2019

Islam Uddin  | 15.03.2024 - Mıse À Jour : 16.03.2024
La Nouvelle-Zélande commémore le 5e anniversaire de l'attentat de Christchurch

Ankara

AA / Ankara / Islamuddin Sajid

La Nouvelle-Zélande a célébré vendredi le cinquième anniversaire de l'attaque terroriste meurtrière contre une mosquée et un centre islamique en 2019.

Le Premier ministre Christopher Luxon et la ministre principale de la Coordination Judith Collins ont exprimé, dans une déclaration commune, leur profonde compassion et ont rendu hommage aux victimes des attaques terroristes de Christchurch.

"Le 15 mars 2019 a été un jour où les familles, les communautés et le pays se sont rassemblés à la fois dans la douleur et la solidarité", a déclaré le Premier ministre Luxon.

"Aujourd'hui, nous rendons hommage aux 51 shuhada - les martyrs qui ont été injustement pris pour cible en raison de leurs convictions - et aux personnes blessées", a-t-il ajouté.

Le 15 mars 2019, Brenton Tarrant, un suprémaciste blanc australien, a tué 51 personnes et en a blessé 40 autres à la mosquée Al Noor et au centre islamique Linwood, dans la ville de Christchurch.

Il a été condamné à la prison à vie en 2020, sans possibilité de libération conditionnelle, dans le premier jugement de ce type jamais rendu dans le pays insulaire.

Le gouvernement a ensuite formé une commission royale d'enquête pour déterminer si des organismes gouvernementaux avaient commis des manquements lors de l'attaque de la mosquée de Christchurch.

Le rapport de 792 pages, dont la rédaction a pris quelque 18 mois, a mis en évidence des lacunes dans le système de délivrance des permis de port d'armes à feu, ainsi qu'une "concentration inappropriée des ressources" par les agences de sécurité.

Il a formulé un ensemble de recommandations, dont des changements dans la gestion des armes à feu, la création d'une nouvelle agence nationale de renseignement et de sécurité, et une proposition visant à ce que la police identifie mieux les crimes haineux et y réponde plus efficacement.

Cependant, les musulmans vivant dans le pays déplorent toujours la haine dont ils font plus que jamais l'objet.

"Nous représentons moins d'un pour cent de la population néo-zélandaise, mais les données de la police montrent que les femmes musulmanes subissent un peu plus d'un tiers de la haine quotidienne qui sévit dans le pays", a déclaré Aliya Danzeisen, coordinatrice nationale du Conseil des femmes islamiques, citée par Radio New Zealand (RNZ).


** Promesse d'un pays plus sécurisé

Aliya Danzeisen a critiqué le gouvernement pour son incapacité à tenir ses promesses de rendre le pays insulaire plus sécurisé pour les musulmans.

"Si vous examinez ce qui a échoué, la seule différence se situe dans le domaine des armes à feu", a déclaré Mme Danzeisen.

Elle a ajouté que, malgré les recommandations de la commission royale, le gouvernement ne les a pas toutes mises en œuvre, car des questions essentielles liées aux lois sur les discours haineux et à la création d'une nouvelle agence nationale de renseignement et de sécurité attendent toujours d'être mises en œuvre.

Toutefois, Judith Collins, ministre principale de la coordination, a déclaré que les Néo-Zélandais devraient pouvoir mener leur vie sans crainte.

"Nous veillerons à tirer les leçons des conclusions de la commission royale d'enquête et à apporter les changements nécessaires. Le gouvernement s'est engagé à assurer la sécurité de tous les Néo-Zélandais", a déclaré Judith Collins.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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