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La Myanmar autorise l’entrée d’observateurs internationaux à Arakan

La dirigeante birmane a indiqué, lors de son premier discours depuis le déclenchement de la crise, que les violences dans l’Etat d’Arakan sont suspendues depuis le 5 septembre courant

Mona Saanouni  | 19.09.2017 - Mıse À Jour : 19.09.2017
La Myanmar autorise l’entrée d’observateurs internationaux à Arakan

Myanmar

AA/Myanmar

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a déclaré, mardi, que son pays autorisera l’entrée d’observateurs internationaux à l’Etat d’Arakan, dont plus de 400 mille musulmans Rohingyas ont pris la fuite à la suite des violences.

Dans son premier discours prononcé devant son peuple, depuis le déclenchement de la crise en août dernier, Suu Kyi a indiqué que les violences et les opérations militaires à Arakan (ouest) sont suspendues depuis le 5 septembre courant.

Malgré les rapports qui contredisent le récit de Suu Kyi, faisant état de la fuite de centaines de milliers de musulmans Rohingyas au Bangladesh, la dirigeante birmane a noté que « la majorité des musulmans ne se sont pas enfuis de la région ».

«Malgré cela, nous sommes préoccupés par les musulmans Rohingyas qui s’enfuient en traversant les frontières vers le Bangladesh », a-t-elle ajouté dans son discours diffusé par la télévision officielle du pays.

Concernant la réintégration des réfugiés d’Arakan au Bangladesh, et si le Myanmar leur permettrait de retourner au pays, Suu Kyi a indiqué que son pays «ne les accueillera qu’après avoir vérifié qu’ils soient des réfugiés du pays ».

La Prix Nobel de la Paix fait l’objet de critiques acerbes dans le contexte de la campagne militaire à Arakan. « L’opération de vérification a été adoptée en 1993, il existe des bases convenues entre les deux pays (Myanmar et Bangladesh) », a-t-elle poursuivi.

«Nous nous conformerons aux mesures convenues en ce temps-là, et nous sommes prêts à entamer la procédure de vérification à tout moment », a souligné Suu Kyi.

L'organisation des Nations Unies avait annoncé que le gouvernement birman refuse toujours, malgré les appels continus, l’accès dans l’Etat d’Arakan aux représentants internationaux, sous prétexte de "la poursuite des opérations sécuritaires".

Le discours de la dirigeante birmane intervient en réponse à cette annonce.

Depuis le 25 août, l'armée du Myanmar procède à un génocide contre les musulmans Rohingyas à Arakan, dans le sud-ouest du pays, provoquant une vague de condamnation à travers le monde, en particulier parmi les musulmans.

Il n'y a pas de statistiques claires sur les victimes du génocide. Mais lors d'une interview accordée à Anadolu, le militant Rohingya Omran al-Arakani a évoqué un bilan de 7 mille 354 morts et 6 mille 541 blessés depuis le début du génocide jusqu’au 6 septembre courant.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait estimé à près de 370 mille le nombre de de Rohingyas ayant fui la région d’Arakan vers le Bangladesh, depuis le début des violences en août dernier.

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