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La MAE sud-africaine demande à renforcer la sécurité en raison de menaces liées à la plainte pour génocide israélien

- "Nous devons nous tenir aux côtés des Palestiniens et l'une des choses que nous ne devons pas tolérer est le manque de courage", déclare Naledi Pandor

Hassan Isilow  | 09.02.2024 - Mıse À Jour : 09.02.2024
La MAE sud-africaine demande à renforcer la sécurité en raison de menaces liées à la plainte pour génocide israélien

Johannesburg

AA / Johannesbourg / Hassan Isilow

La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a déclaré qu'elle recevait des messages de menaces depuis que son pays avait déposé une plainte pour génocide contre Israël auprès de la Cour internationale de Justice.

S'adressant aux journalistes au Cap jeudi soir, Pandor a déclaré qu'elle avait évoqué la question avec le ministre de la Police, Bheki Cele.

"J'ai parlé au ministre Cele à cause des différents messages que je reçois et j'ai senti qu'il valait mieux que nous ayons une sécurité supplémentaire", a-t-elle fait savoir, ajoutant qu'elle était plus inquiète pour sa famille car dans certaines menaces sur les réseaux sociaux, ses enfants étaient mentionnés.

Selon Pandor, les services de renseignement israéliens utilisent des menaces pour intimider ceux qui s’opposent à l’oppression.

"Les peuples du monde et de Palestine n’ont pas reculé lorsque l’État d’apartheid (en Afrique du Sud) était à son paroxysme. Ils étaient à nos côtés dans le mouvement de libération. Nous ne pouvons donc pas rester en retrait maintenant", a-t-elle réitéré, poursuivant: "Nous devons être aux côtés des Palestiniens et l’une des choses que nous ne devons pas tolérer est le manque de courage", a-t-elle ajouté.

Ce n'est pas la première fois que Pandor parle de menaces contre elle et sa famille.

Le mois dernier, elle a déclaré lors d'une conférence de presse tenue dans son bureau de Pretoria, la capitale administrative, avoir reçu des menaces et que certains l'avaient traitée de membre du groupe terroriste Daech et faisant membre du mouvement de la Résistance islamique Hamas.

En réponse à un recours pour génocide introduit contre Israël par l’Afrique du Sud, en décembre 2023, en vertu de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu, le mois dernier, un arrêt indiquant des mesures conservatoires et enjoignant à Israël de cesser ses exactions, mais la plupart des observateurs internationaux estiment que cet arrêt n'a pas été respecté.

L’article 94 de la Charte des Nations unies dispose que si une partie à un litige ne satisfait pas aux obligations qui lui incombent en vertu d'un arrêt rendu par la Cour, l'autre partie peut recourir au Conseil de sécurité et celui-ci, s'il le juge nécessaire, peut faire des recommandations ou décider des mesures à prendre pour faire exécuter l'arrêt.

Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, consécutive à l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, tuant au moins 27 947 Palestiniens et en blessant 67 459 autres, tandis que près de 1 200 Israéliens auraient été tués lors de l'attaque du Hamas, selon les autorités de Tel-Aviv.

L'offensive israélienne a provoqué le déplacement interne de 85 % de la population de Gaza, confrontée à de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

*Traduit de l'anglais par Malèk Jomni

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