La Jordanie souhaite entretenir des relations « saines » avec l’Iran, affirme Safadi
- Selon les déclarations du chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, lors d'une entrevue accordée à la chaîne de télévision saoudienne « Al-Sharq »

Jordan
AA/Amman
Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré, jeudi, que son pays et tous les pays arabes souhaitent entretenir des relations saines avec l'Iran, estimant que « le dialogue est le meilleur moyen pour désamorcer les tensions existantes ».
C’est ce qui ressort d’une entrevue accordée par Safadi à la chaîne de télévision saoudienne « Al-Sharq », dont la teneur a été révélée par le ministère jordanien des Affaires étrangères, dans un communiqué, dont l’Agence Anadolu a obtenu copie.
« La Jordanie et tous les pays arabes affirment vouloir des relations saines avec l'Iran fondées sur le respect mutuel, le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États et le bon voisinage », a déclaré le chef de la diplomatie jordanienne.
Le responsable jordanien a souligné que « La région a déjà suffisamment de crises et nous n'avons pas besoin davantage de tensions (…) nous devons traiter les causes qui sont à l’origine des tensions afin d’entretenir des relations saines que nous voulons tous avec l’Iran ».
Il s’agit de la deuxième déclaration d’un officiel jordanien en l’espace de quelques jours, après celle du Premier ministre, Bisher Al-Khasawneh lors d’une entrevue accordée à la chaîne de télévision « BBC Arabic », selon laquelle, son pays souhaite entretenir de bonnes relations avec l’Iran.
Al-Khasawneh a précisé que « la Jordanie n’a jamais considéré l’Iran comme une menace pour la sécurité nationale ».
Les relations entre la Jordanie et l’Iran ont connu une rupture qui a duré près de deux décennies, après que Amman a soutenu Bagdad dans sa guerre contre l'Iran dans les années 80.
Des cercles gouvernementaux irakiens ont révélé que des pourparlers ont eu lieu à Bagdad entre des représentants de l'Iran et de la Jordanie, toutefois ni Téhéran, ni Amman n’ont confirmé officiellement la tenue de ces discussions.
Au sujet du sommet arabo-américain prévu vendredi en Arabie saoudite, Safadi a déclaré que « les Etats-Unis sont un partenaire essentiel pour le royaume et pour nos frères arabes ».
« Nous étions en constante coordination avec nos frères arabes, pour œuvrer à ce que la visite (de Joe Biden) contribue à servir nos intérêts, à consacrer la sécurité et la stabilité dans la région et à relever les défis qui, malheureusement, sont de plus en plus nombreux dans notre région, qu'il s'agisse de crises politiques ou de nouvelles crises liées à la sécurité alimentaire », a indiqué Safadi.
Et le ministre jordanien d’ajouter : « Nous voulons tous que ce sommet soit un espace de discussion sur la manière avec laquelle nous pouvons servir et préserver nos intérêts communs. Nous espérons que ce sommet aboutira à quelque chose en ce sens (…) ».
Des rencontres entre responsables arabes se sont tenues ces derniers jours. Selon des observateurs, ces rencontres au plus haut niveau s’inscrivent dans le cadre de l’unification et de la coordination des positions en vue du prochain sommet arabo-américain qui verra la participation du président américain, Joe Biden.
Biden est arrivé mercredi en Israël dans le cadre d'une tournée au Moyen-Orient qui le mènera également en Cisjordanie et en Arabie saoudite.
C’est le premier déplacement de Joe Biden au Moyen-Orient en tant que président des États-Unis.
Le président des États-Unis participera également à un sommet du Conseil de coopération du Golfe (GCC) qui se tiendra le 16 juillet dans la ville portuaire saoudienne de Djeddah.
Ce forum diplomatique réunira plusieurs pays de la région du Golfe, ainsi que l’Égypte, l’Irak et la Jordanie.
*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail