La France veut inscrire la reconnaissance d’un État palestinien dans une dynamique collective
- Christophe Lemoine a réaffirmé que Paris n'exclut pas de reconnaître l'État de Palestine, mais à condition que cela s'inscrive dans un processus global et utile à la paix.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La France envisage sérieusement la reconnaissance d’un État palestinien, mais dans un cadre précis et concerté. C’est ce qu’a expliqué, jeudi, Christophe Lemoine, porte-parole du Quai d’Orsay, lors de son point presse hebdomadaire.
Lemoine a rappelé que "la solution à la crise actuelle doit passer inévitablement par une solution politique, une solution à deux États, une solution qui reconnaît l'existence de chacun et qui reconnaît les droits de chacun."
"Le président de la République l’a toujours dit, la reconnaissance d'un État palestinien n’est pas un tabou", a poursuivi Christophe Lemoine. "Mais il faut que cette reconnaissance s’inscrive dans un processus qui soit utile."
Cette position s’inscrit dans la perspective d’une conférence internationale prévue en juin à New York, co-présidée par la France et l’Arabie saoudite. Cette initiative a été décidée à l’Assemblée générale des Nations unies en novembre dernier. L'objectif est clair : enclencher un mouvement international pour mettre en œuvre la solution à deux États.
Mais Paris insiste également sur la nécessité d'une reconnaissance réciproque. "Reconnaître l’existence de chacun et vouloir mettre en place une solution politique à deux États qui garantissent la sécurité et des Palestiniens et des Israéliens, cela nécessite un processus de reconnaissance réciproque d'Israël par un certain nombre de pays qui ne l'ont pas encore fait", a précisé le porte-parole.
Pour le Quai d'Orsay, il ne s’agit donc pas seulement de reconnaître unilatéralement la Palestine, mais de favoriser un cadre collectif, international et équilibré, où les garanties de sécurité pour Israël et les droits des Palestiniens seraient également au cœur du processus.
Pour rappel, Emmanuel Macron avait annoncé, mercredi, que la France pourrait reconnaître officiellement l’État de Palestine en juin prochain, lors d’une conférence internationale co-présidée avec l’Arabie Saoudite. « On doit aller vers une reconnaissance, et donc dans les prochains mois on ira », a déclaré le Président français, évoquant un événement prévu à New York.
- Un bilan humain alarmant et des violations du cessez-le-feu à Gaza
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 1 482 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 50 846 morts depuis le début du conflit en octobre 2023. La majorité des victimes sont des civils, notamment des femmes et des enfants. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.