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La France va « représenter » l’influenceur Doualemn à l’Algérie

- Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau estime qu’il est de « la responsabilité » des autorités algériennes « de le reprendre »

Majdi Ismail  | 19.06.2025 - Mıse À Jour : 19.06.2025
La France va « représenter » l’influenceur Doualemn à l’Algérie

Ile-de-France

AA / Nice / Feïza Ben Mohamed

La France va « représenter » l’influenceur Doualemn à l’Algérie, a annoncé jeudi matin le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau au cours d’un point presse tenu depuis la Gare du Nord.

« Nous le représenterons aux autorités algériennes. La responsabilité c’est celle des autorités algériennes. Je redis que nous avons un accord qui a été signé par la France et par l’Algérie, volontairement. Au terme de cet accord, quand un individu a des documents, est identifié comme un national, côté français ou côté algérien, pour la France ou l’Algérie, le droit c’est de le reprendre », a-t-il lancé.

Le locataire de Beauvau a profité de cette intervention pour souligner qu’il soutiendra prochainement une proposition de loi visant à étendre le délai maximal de placement en CRA (centre de rétention administrative), de 90 à 210 jours avec une procédure d’appel qui puisse être suspensive.

Selon Bruno Retailleau, ces mesures concerneraient « les individus les plus dangereux » et permettraient aux préfets de poursuivre une procédure d’expulsion y compris lorsqu’un tribunal administratif l’aura invalidée, en attendant la décision en appel.

Ces déclarations interviennent alors que faute de laissez-passer consulaire, l’influenceur algérien Doualemn a été libéré en début de semaine et assigné à résidence dans des conditions strictes, après avoir atteint la durée maximale d’enfermement dans un CRA.

Pour rappel, début 2025, après lui avoir retiré son titre de séjour en vertu d’une procédure d’urgence, le ministère de l’intérieur dirigé par Bruno Retailleau a procédé à son expulsion vers l’Algérie, qui l’a ensuite renvoyé en France, considérant que la France n’avait pas respecté le cadre légal exigé en de telles circonstances.

Placé en CRA, Doualemn avait finalement été libéré après que la justice administrative a suspendu son expulsion, puis annulé son OQTF (obligation de quitter le territoire français), et enjoint les autorités à réexaminer sa situation.

Il avait par la suite été de nouveau interpellé fin mars à Montpellier où il réside, avant d’être placé en CRA. Le 25 mars, le tribunal administratif de Paris s’était refusé à suspendre la mesure d’expulsion dont il fait l’objet, considérant qu’il « ne justifiait ni de liens d’une intensité particulière avec ses enfants majeurs et avec ses petits-enfants ou d’une communauté de vie avec sa compagne, ni d’une intégration professionnelle inscrite dans la durée ».

À noter que mercredi matin, interrogé à l’antenne de CNews, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est refusé à tout commentaire, mais promettait de prendre la parole sur le sujet, après le procès, en Algérie, de l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal dont la France essaie d’obtenir la libération depuis des mois.

Pour sa part, Doualemn a été condamné par le tribunal de Montpellier à 5 mois de prison avec sursis pour avoir appelé, sur son compte Tiktok, à infliger « une sévère correction » à des opposants algériens. Il a fait appel de cette condamnation.

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