La France "regrette" le rejet d'une résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza
- Ce rejet a été causé par un véto des États-Unis, lors du vote au Conseil de sécurité des Nations unies, vendredi dernier.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La France a exprimé son regret que le Conseil de sécurité des Nations unies ne soit pas parvenu, du fait du véto des États-Unis, à voter une résolution appelant à "un cessez-le-feu immédiat pour des raisons humanitaires" dans la Bande de Gaza.
Interrogé ce jeudi par Anadolu, le porte-parole adjoint de la Diplomatie française, Christophe Lemoine, a rappelé le soutien apporté par la France au projet de résolution présenté par les Émirats arabes unis.
"Comme l'a rappelé notre Représentant permanent auprès des Nations unies à New York, malgré la non prise en compte d'un certain nombre d'éléments qui étaient importants pour nous, nous avons voté en faveur de cette résolution", a déclaré le porte-parole, lors du point presse du Quai d'Orsay ce jeudi.
"Nous aurions notamment souhaité que le conseil puisse enfin condamner les attaques terroristes du Hamas et d'autres groupes terroristes, le 7 octobre dernier", a ajouté Christophe Lemoine expliquant le choix de Paris de voter en faveur de cette résolution par la position française de "considérer que tout effort envers une sortie du conflit est une bonne chose".
"Nous regrettons que le conseil ne soit pas parvenu à voter cette résolution. Nous continuerons, pour ce qui concerne la France, à nous engager résolument dans la voie d'une mobilisation pleine et entière du Conseil de sécurité sur tous les volets de la crise, que ce soit le volet sécuritaire, le volet humanitaire ou le volet politique", a souligné le porte-parole, ajoutant que "la même logique a présidé à notre vote favorable à la résolution présentée par l'Égypte à l'Assemblée générale des Nations unies en début de semaine".
Pour rappel, les États-Unis ont opposé, vendredi dernier, leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, qui exigeait un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin à l'effusion de sang dans la Bande de Gaza.
Le texte, coparrainé par près de 100 États membres de l'ONU, a reçu le soutien de 13 membres du Conseil de sécurité. Le Royaume-Uni, également membre permanent du Conseil disposant d'un droit de veto, s'est abstenu.
De son côté, Tel-Aviv poursuit ses attaques indiscriminées sur la bande de Gaza après que les États-Unis ont bloqué les efforts internationaux en faveur d'une trêve et approuvé l'envoi de nouvelles munitions à son allié.
- Situation humanitaire à Gaza
Depuis plus deux mois, les avions de combat israéliens mènent des frappes intenses sur la Bande de Gaza, faisant plus de 18 205 morts et près de 50 000 blessés, détruisant ainsi plus de 61% des habitations. Un bilan actualisé a fait état de 18 608 Palestiniens tués et 50 594 blessés.
La tragédie humanitaire en cours dans l’enclave palestinienne a suscité de nombreuses réactions de la Communauté internationale. La Russie a estimé que le recours par les États-Unis à leur veto contre un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, exigeant un cessez-le-feu humanitaire urgent à Gaza, signifie "la poursuite de l'effusion de sang".
À l'occasion de la célébration de la Journée des Droits de l'homme, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré que la poursuite des attaques israéliennes contre la Bande de Gaza constitue une menace pour les valeurs communes de l'humanité.
Pour rappel, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté mardi à une large majorité une résolution réclamant notamment un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza. Le texte a obtenu 153 voix pour, 10 voix contre et 23 abstentions. Ayant reçu plus des deux tiers des voix, il a été adopté.
Bien que les résolutions de l’Assemblée générale ne soient pas juridiquement contraignantes pour les nations, elles ont un poids moral immense, représentant la détermination collective des membres de l’ONU sur une question d’une importance capitale, souligne l'ONU.