La France refuse de saisir les biens parisiens de Karim Wade
La justice française a estimé que le fils de l'ancien président sénégalais, ne peut être accusé de corruption ou de blanchiment et a rejeté la demande du Sénégal relative à la saisie des biens parisiens de Karim Wade

Paris
AA - Paris - Bilal Muftuoglu
La justice française refuse de faire suite à la demande de l'Etat sénégalais concernant la saisie des biens parisiens de Karim Wade, fils de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, a annoncé le tribunal correctionnel de Paris.
Accusé d'enrichissement illicite par la cour de répression de l’enrichissement illicite au Sénégal, Karim Wade ne peut être tenu responsable ni d'un délit de corruption ni d'un délit de blanchiment, a estimé le tribunal dans sa décision refusant la demande d'entraide de la justice sénégalaise.
La justice sénégalaise avait formulé une demande d'entraide en juin dernier concernant la confiscation de l'appartement de Wade, situé dans le XVIe arrondissement de Paris, tout comme la saisie de son compte bancaire domicilié en France. Le procureur de Paris avait considéré la demande recevable, dans la mesure où "la confiscation d'un appartement et d'un compte bancaire n'ont pas d'impact sur les intérêts de la nation et l'ordre public français".
La décision du tribunal parisien a été saluée par Karim Wade, qui s'est exprimé par le biais de son avocat Jean-Marc Fediba. "Le tribunal était saisi d’une requête pour savoir s’il devait donner force exécutoire à une décision que la défense de M. Wade n’a eu de cesse de dénoncer. Force est de constater que le tribunal aujourd’hui s’est rangé du côté des arguments de la défense et a constaté qu’aucune infraction, quelle qu’elle soit et de quelque nature que ce soit, ne pouvait être sérieusement reprochée à Monsieur Karim Wade", a notamment déclaré l'avocat, cité par la radio RFI.
Condamné à six ans de prison en mars 2015 pour enrichissement illicite, Karim Wade avait été gracié en juin dernier par le président sénégalais Macky Sall et libéré par la suite de la maison d'arrêt de Rebeuss à Dakar.
La libération de Wade dispensait ce dernier de subir la peine d’emprisonnement restant à courir sans pour autant suspendre les sanctions financières à son encontre contenues dans la décision de justice du 23 mars 2015
Le fils de l'ancien président devait donc payer les 230 millions de dollars d'amende pour enrichissement illicite, conformément aux sanctions financières annoncées en mars 2015 par la Cour de répression de l’enrichissement illicite.
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