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La France et l'Espagne demandent une limitation des droits de veto à l'ONU afin de garantir la justice à Gaza

- Paris travaille « depuis des années » avec le Mexique pour promouvoir une initiative visant à limiter le droit de veto en cas d'atrocités, déclare le ministre français des Affaires étrangères

Necva Taştan Sevinç  | 30.10.2025 - Mıse À Jour : 30.10.2025
La France et l'Espagne demandent une limitation des droits de veto à l'ONU afin de garantir la justice à Gaza

Istanbul

AA / Istanbul / Tastan Sevinc


La France et l'Espagne ont renouvelé jeudi leur appel à restreindre l'utilisation du droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU, affirmant que ce mécanisme avait à plusieurs reprises bloqué l'action internationale face à des crises humanitaires telles que celle de Gaza.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré que le Conseil devait être réformé afin de refléter les réalités géopolitiques actuelles et de restaurer la légitimité de ses décisions.

« Nous voulons nous assurer que deux sièges permanents au Conseil de sécurité soient attribués à l'Afrique, que le Japon, l'Allemagne et le Brésil puissent avoir un siège (...) afin de rendre les décisions plus légitimes », a-t-il déclaré lors du Forum de Paris sur la paix.

Barrot a ajouté que la France travaillait « depuis des années » avec le Mexique pour promouvoir une initiative visant à limiter le droit de veto en cas d'atrocités, une proposition désormais soutenue par plus de 20 pays.

« Nous n'avons pas réussi à parvenir à un engagement commun sur Gaza », a-t-il déclaré, ajoutant que le Conseil de sécurité devrait assumer « la responsabilité morale et politique » de faire respecter le droit international.

« C'est pourquoi nous plaidons avec tant de force en faveur d'une réforme du Conseil de sécurité, afin de débloquer les décisions qui sont bloquées par le veto lorsque les droits humains fondamentaux sont affectés », a-t-il souligné.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a fait écho aux propos de Jean-Noël Barrot, affirmant que la position de l'Espagne était cohérente « que ce soit en Ukraine, à Gaza, au Soudan ou au Sahel ».

« Nous défendons le droit international, le droit international humanitaire et la protection des civils », a-t-il déclaré.

Albares a qualifié l'UNRWA d'« organe indispensable des Nations unies », soulignant que « la vie de six millions de Palestiniens au Moyen-Orient en dépend ».

Il a ajouté que l'aide humanitaire « doit parvenir sans entrave à la bande de Gaza » et que les responsables des attaques contre les travailleurs humanitaires « doivent être tenus pour responsables ».

« Nous devons rappeler que les décisions de la Cour internationale de Justice sont contraignantes pour tous les membres des Nations unies, y compris l'État d'Israël », a déclaré Albares.

« Israël ne peut pas avoir un droit de veto », a-t-il ajouté.

Dans le même temps, Mirjana Spoljaric Egger, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a averti que l'opération humanitaire en cours à Gaza restait « extrêmement complexe, sensible et dangereuse ».

« Le cessez-le-feu doit être respecté, des millions de vies sont en jeu », a-t-elle déclaré.

« Si les hostilités reprennent, la population n'aura plus aucune capacité de résilience », a-t-elle ajouté.

Spoljaric Egger a averti qu'ignorer le droit international à Gaza et au Soudan envoyait « un signal à 450 groupes armés et acteurs non étatiques leur indiquant que tout est permis », soulignant que leur pouvoir était amplifié par les nouvelles technologies.


* Traduit de l'anglais par Serap Dogansoy

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