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La France en quête de solution face à la crise des gilets jaunes

- Alors que les gilets jaunes sont déterminés à maintenir leurs manifestations, le président français, Emmanuel Macron, cherche le moyen de mettre un terme à la crise des gilets jaunes.

Yusuf Özcan  | 07.12.2018 - Mıse À Jour : 07.12.2018
La France en quête de solution face à la crise des gilets jaunes

Ile-de-France

AA - Paris - Yusuf Ozcan

La "crise des gilets jaunes" qui dure déjà depuis le 17 novembre est devenue l’un des plus violents mouvements de protestation connus en France au cours des dernières années. 

Une crise, que le président français, Emmanuel Macron [qui a décidé d’annuler sa visite en Serbie] tente de résoudre. 

La décision de l’Elysée d’abandonner les taxes sur le carburant, initialement reportées pour six mois, n’a pas atténué la colère des gilets jaunes. 

Selon un sondage publié jeudi par l’Observatoire politique Elabe, 72% des Français soutiennent toujours les "gilets jaunes" et estiment que les annonces faites par le chef de l’Etat sont insuffisantes pour répondre aux revendications exprimées. 

Selon un autre sondage, la cote de confiance en Macron, qui s’élevait à 21% lors du mois dernier, a chuté de trois points depuis le début des événements et a ainsi atteint son plus bas niveau. 

Au regard des enquêtes, il semble difficile pour Emmanuel Macron de convaincre les gilets jaunes déterminés à poursuivre leurs actions pendant une longue période. 

- Des revendications non satisfaites 

Dans une interview accordée à l’Agence Anadolu (AA), Thierry Paul Valette, coordinateur des gilets jaunes à Paris, a indiqué que "L’abandon des taxes sur le carburant pour 2019 n’est pas une annonce suffisante" car l’ensemble de leurs revendications ne sont pas satisfaites. "Par ailleurs cette annonce ne suffit pas à diminuer les tensions", a t-il confié. 

Attirant l’attention sur les demandes des gilets jaunes, dont l’amélioration des salaires, Valette a souligné que Macron doit s’adresser en personne aux gilets jaunes.

"Nous poursuivrons nos manifestations jusqu’à ce que l’ensemble de nos demandes soient satisfaites", a t-il martelé.

Selon Valette, l’amélioration des conditions économiques est importante et Macron se doit de remplir ses responsabilités et d’être sensible aux revendications et aux problèmes du peuple.

- Des tensions entre Macron et Philippe

La presse française, a également fait échos de tensions entre le Président Macron et son premier ministre, Edouard Philippe, compte tenu des annonces tardives qui se sont succédées au cours de la semaine. 

En effet, alors que Philippe annonçait, mercredi devant l’Assemblée nationale, un éventuel enterrement des taxes, l’Elysée a clairement formulé un abandon pur et simple des hausses laissant ainsi apparaître un problème de communication entre le duo. 

Dans son article, "Gilets jaunes: le tandem Macron-Philippe en crise", le site d’information Europe 1, a également attiré l’attention sur les tensions entre Macron et Philippe. Selon l’article, le premier ministre aurait "politiquement faibli" faute de gestion de la crise.

De son côté, le journal français, le Figaro, a mis en exergue les diverses entre Macron et Philippe à l’égard du mouvement. 

- Les gilets jaunes dans les rues samedi

Malgré les appels au calme du gouvernement, les gilets jaunes se rassembleront samedi sur l’ensemble du territoire, dont la capitale française, Paris, en premier lieu. 

Dès les premières heures de la journée, les manifestants se rendront aux environs des Champs Élysées. Un groupe de manifestants se retrouvera également place de la Bastille.

Une mobilisation maximum est annoncée pour samedi. 89 000 membres des forces de l'ordre seront mobilisés dans toute la France, dont 8 000 à Paris. 

Quelques jours auparavant, le ministre français de l’intérieur, Christophe Castaner, avait appelé les gilets jaunes à ne pas manifester. 

En revanche, la maire de Paris, Anne Hidalgo, avait défendu le droit de manifester des gilets jaunes. 

- Les revendications des gilets jaunes

Les manifestants, souvent constitués d’individus installés dans les zones rurales en raison des loyers élevés dans les centres urbains, exigent du chef de l’Etat une réduction des taxes sur les carburants ainsi qu’une amélioration des conditions économiques.

Le porte-parole des gilets jaunes a fait part de leurs revendications via une déclaration adressée aux institutions de presse et aux députés. 

Les gilet jaunes exigent, entre autres, l’adoption de mesures de soutien des commerçants installés dans les petites villes et les villages, l’augmentation du montant de la retraite à pas moins de 1200 euros, l’instauration des impôts pour les grandes entreprises, des opportunités d'emploi pour les chômeurs, une réduction des tarifs de gaz et d’électricité, la diminution de l’âge de la retraite à 60 ans, l’introduction du référendum dans la Constitution ainsi que la réduction des loyers dans les centres urbains. 

- Un mouvement largement soutenu

Selon les enquêtes réalisées dans l’Hexagone, 72 % des Français continuent toujours de soutenir le mouvement malgré les violence.

D’autre part, les ambulanciers et les lycéens participé également au mouvement initié par les gilets jaunes. Lundi, les ambulanciers se sont réunis devant l’Assemblée nationale à Paris et ont scandés "Macron démission". 

Depuis lundi, des blocages ont lieu dans la plupart des lycées français afin de protester contre les politiques de l’éducation mises en œuvres par Macron et son gouvernement. Jeudi, environ 280 lycées ont, partiellement ou totalement, mis fin aux cours en raison des manifestations.

D’autre part, le syndicat de police, Vigi, a rejoint le mouvement des gilets jaunes en appelant à une grève illimitée à partir de samedi. 

Les entreprises de transport ont également rejoint le mouvement sur invitation de la Confédération générale du travail (CGT) ainsi que de Force Ouvrière (FO), syndicats qui figurent parmi les plus grands syndicats français. 

Dès dimanches soir, les entreprises de transport participeront à la grève illimitée.

Par ailleurs, des partis politiques d’opposition soutiennent également le mouvement des gilets jaunes. 

Depuis le début des événements à ce jour, trois personnes sont décédées, 1043 individus, dont 222 forces de l’ordre, ont été blessés, et enfin, 1424 personnes ont été placées en détention.


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