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La France "déterminée" à obtenir la libération de Boualem Sansal

- Des discussions continuent d'être menées pour obtenir sa libération

Ekip  | 16.04.2025 - Mıse À Jour : 16.04.2025
La France "déterminée" à obtenir la libération de Boualem Sansal Source : Présidence de la République

France

AA / Tunis / Salim Boussaïd

La France a exprimé sa détermination, jeudi, pour obtenir la libération de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné en Algérie à 5 ans de prison, le 27 mars dernier, pour plusieurs chefs d’accusation, dont « atteinte à l’unité nationale », « outrage à corps constitué », « pratiques de nature à nuire à l’économie nationale » et « détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays ».

Cette détermination a été formulée par Sophie Primas, ministre déléguée auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement, à l'issue d'un conseil des ministres tenu mercredi à l'Elysée.

"Nous continuons les discussions sur ce cas particulier de Boualem Sansal et nous sommes très sensibles à l'appel de sa famille", a indiqué la porte-parole du gouvernement, en réponse à une question, réitérant le souhait de la France d'obtenir un "geste humanitaire".

"Nous restons déterminés", a conclu Sophie Primas à ce sujet.

L'écrivain âgé de 76 ans avait été condamné à cinq 5 ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars (3 730 dollars) par le tribunal correctionnel de Dar El Beida, à l'est d’Alger.

Il avait tenu des propos jugés par les autorités algériennes comme étant "attentatoires à l’intégrité du territoire national".

La France avait réagi par plusieurs canaux officiels pour soutenir l'écrivain et demander sa libération, entre autres, pour des raisons de santé, car il "combattait également la maladie".

Sa condamnation a amplifié les tensions entre Paris et Alger, dont les relations étaient déjà tourmentées, à cause de plusieurs litiges entre les deux pays.

En effet, en plus des questions liés à la mémoire et à l'époque coloniale, les relations entre les deux pays se sont dégradées, à l'été 2024, sur fond de reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

En réaction, l’Algérie a retiré son ambassadeur à Paris et le président Tebboune a annulé un déplacement en France, prévu initialement en septembre 2024.

Par ailleurs, les autorités algériennes, qui demandaient l'extradition d'anciens responsables algériens exilés en France, pour qu'ils soient jugés en Algérie, a procédé au refoulement de plusieurs migrants en situation irrégulière visés par des obligations de quitter le territoire français, dont l'influenceur algérien Doualemn.

Cette attitude a suscité la colère de plusieurs ministres français, dont Bruno Retailleau (Intérieur) et Jean-Noël Barrot qui menaçaient de recourir au "rapport de force".

Les autorités françaises ont même décidé de restreindre l’accès au territoire français de certains responsables algériens pour "défendre les intérêts des Français".

Un début d'apaisement est ensuite intervenu avec l'appel téléphonique Macron-Tebboune, à l'occasion de l'aïd el-Fitr, fin mars, suivi d'une visite à Alger du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, le 6 avril courant, marquant "une nouvelle phase dans une relation d’égal à égal" entre la France et l’Algérie.

Reçu par le chef de l'Etat algérien, le chef de la diplomatie française a affirmé que les deux pays avaient "décidé de tourner la page".

Toutefois, l'arrestation d'un cadre consulaire algérien, début avril à Paris, dans le cadre d'une enquête judiciaire sur la présumée tentative d’enlèvement de l’opposant algérien « Amir DZ », a encore une fois compliqué la situation, Alger considérant que l'arrestation de ce cadre consulaire est venue « torpiller » les récents progrès diplomatiques entre les deux pays.

En réaction, l'Algérie a expulsé 12 fonctionnaires de l'ambassade de France à Alger et Paris. Et en guise réciprocité la France a expulsé 12 diplomates algériens tout en plaidant pour un retour au processus de normalisation initié à l'occasion de l'entretien téléphonique Macron-Tebboune.

Qualifiant cette reprise des tensions d'"escalade", Sophie Primas a insisté sur le fait que l'arrestation du cadre consulaires algérien à Paris et les dimensions diplomatiques "sont deux choses différentes".

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