La France dénonce les propos du ministre israélien des Finances sur les Gazaouis
- Le Quai d'Orsay exprime sa "profonde consternation" face aux déclarations de Bezalel Smotrich affirmant que "laisser mourir de faim deux millions de civils pourrait peut-être être justifié et moral".

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La France a dénoncé les récents propos du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, qui a déclaré que "laisser mourir de faim deux millions de civils pourrait, peut-être, être justifié et moral" pour libérer des otages à Gaza.
Par voie de communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a exprimé sa "profonde consternation" face à la déclaration de Smotrich et a appelé "le gouvernement israélien à condamner fermement ces propos inacceptables".
La France a rappelé qu'Israël doit respecter l'ordonnance de la Cour internationale de Justice (CIJ) du 26 janvier dernier, exigeant de prendre les mesures nécessaires pour se conformer à ses obligations.
En soulignant l'urgence humanitaire à Gaza, la France a rappelé que fournir une aide humanitaire à deux millions de civils en détresse est une "obligation" en vertu du droit international humanitaire et que la Cour pénale internationale (CPI) est actuellement saisie de la situation en Palestine, et que son procureur, Karim Khan, a souligné que bloquer l'acheminement des secours pourrait constituer un crime de compétence de la CPI.
Le communiqué conclut en soulignant "l'urgence" de finaliser un accord de cessez-le-feu "pour permettre la libération de tous les otages", y compris deux ressortissants français, et pour alléger les souffrances des habitants de Gaza tout en facilitant l'aide humanitaire massive nécessaire.
Selon The Times of Israël, le ministre israélien des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich a déclaré lundi qu’il pensait que le blocage de l’aide humanitaire destinée à la bande de Gaza était "justifié et moral jusqu’à ce que nos otages nous soient rendus", même si cela pouvait entraîner la mort de 2 millions de civils par la faim.
Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza se poursuivent depuis près de 10 mois. Près de 40 000 Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre menée par Israël, et plus de 80 000 ont été blessés, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.
Cette guerre se poursuit dans un contexte d'énormes destructions et de famine qui a déjà coûté la vie à un grand nombre d'enfants et personnes âgées. Israël continue sa guerre en faisant peu de cas d'une résolution de l'ONU exigeant la fin immédiate des hostilités et des décisions de la Cour internationale de Justice (CIJ) lui ordonnant de prendre des mesures pour prévenir un "génocide" et "améliorer la situation humanitaire" dans la bande de Gaza.
Le 26 mai, Israël a lancé une frappe aérienne contre un camp de personnes déplacées à Rafah, tuant au moins 45 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants. Tel Aviv poursuit son offensive brutale sur la bande de Gaza (Palestine) depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat.