La France condamne la visite de Ben Gvir sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem
- La Diplomatie française fustige un geste susceptible de raviver les tensions à Jérusalem

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La France a condamné la visite dimanche dernier du ministre de la Sécurité nationale israélien Itamar Ben Gvir sur l’Esplanade des Mosquées, en violation du statu quo historique des Lieux saints à Jérusalem.
Par voie d’un communiqué publié lundi, le ministère français des Affaires étrangères a précisé que cette visite s’inscrit dans une série de remises en cause systématiques du statu quo à Jérusalem, qui « sape les efforts internationaux en vue d’une solution à deux États ».
Le communiqué souligne l’« impératif de la préservation du statu quo historique » et insiste sur le rôle spécifique joué par la Jordanie pour veiller au respect de ce cadre fragile.
Cette visite, intervenue le 3 août 2025, coïncidait avec Tisha B’Av, une journée de jeûne juive commémorant la destruction des anciens temples. Elle a suscité une vive émotion internationale à cause de la tradition interdisant le culte juif sur le site de la Mosquée Al Aqsa. Itamar Ben Gvir a affirmé avoir prié pour la « victoire d’Israël sur le Hamas » et le retour des otages, malgré l’interdiction pour les non-musulmans d’y prier, selon l’accord historique administré par la Jordanie.
Des dirigeants palestiniens et de pays musulmans ont dénoncé ce geste comme une « provocation dangereuse » susceptible de déstabiliser encore davantage la région. L’Autorité palestinienne a appelé la communauté internationale à intervenir pour faire cesser ces provocations, tandis que le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a réaffirmé que la politique officielle destinée à maintenir le statu quo « n’a pas changé et ne changera pas ».
Ce communiqué s’inscrit dans une tendance récente de visites répétées d’Itamar Ben Gvir sur des lieux sensibles : la Diplomatie française avait déjà condamné d’autres provocations similaires, notamment en décembre 2024, en avertissant d’un risque « d’embrasement généralisé » si le statu quo venait à être remis en cause.
Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 60 800 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit en octobre 2023, dont la majorité sont des enfants et des femmes, tandis que des dizaines de civils ont été abattus dans des zones de distribution d’aide humanitaire ces derniers mois. Ces événements interviennent dans un contexte humanitaire dramatique à Gaza, au moment où retentissent les appels internationaux pour un cessez-le-feu et une intensification du flot d’aide.
Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré le mois dernier que Gaza est confrontée à « une mort et une destruction sans précédent », que « la malnutrition est en forte hausse » alors que le système d'aide est sur le point de s'effondrer.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.