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La France "condamne fermement" les attaques de colons israéliens contre un convoi humanitaire jordanien

- Le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay a également condamné la "multiplication des attaques de colons israéliens contre des civils palestiniens en Cisjordanie"

Ümit Dönmez  | 02.05.2024 - Mıse À Jour : 05.05.2024
La France "condamne fermement" les attaques de colons israéliens contre un convoi humanitaire jordanien

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


La France "condamne fermement les attaques perpétrées par des colons israéliens contre un convoi humanitaire jordanien". C'est ce qui ressort d'une déclaration du porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.

En réponse à la question d'un journaliste, ce jeudi, Christophe Lemoine a rappelé le contexte humanitaire dans la bande de Gaza (Palestine), faisant état d'une situation d'urgence "absolue", appelant Israël à "permettre un accès immédiat, sûr et sans entrave de l'aide humanitaire comme demandé par la Cour internationale de Justice".

Lemoine a réitéré la position de la France, soulignant que "seul un cessez-le-feu permettra la protection de la population civile palestinienne et l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza".

Le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay a condamné la "multiplication des attaques de colons israéliens contre des civils palestiniens en Cisjordanie", ainsi que "les attaques perpétrées par des colons israéliens contre un convoi humanitaire jordanien", appelant Israël à "protéger" le passage des convois humanitaires.

"Nous sommes convaincus que les aspirations du peuple palestinien à disposer d'un État sont légitimes. Cela doit être un État viable, basé, d'un territoire contigu avec une autorité palestinienne revitalisée", a ajouté le porte-parole adjoint de la Diplomatie française, soulignant qu'il est "important de reprendre cette discussion" entre Israël et la Palestine.

Lemoine a de nouveau souligné que "la reconnaissance d'un État palestinien n'est pas un tabou" pour la France, "mais elle doit être utile dans le processus" de paix israélo-palestinien.

Enfin, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères a précisé que tous ces thèmes ont été évoqués par le ministre Stéphane Séjourné lors de sa récente tournée au Proche-Orient, ainsi que la "priorité absolue pour nous de voir les trois otages français libérés".



- Convoi humanitaire attaqué par des colons

Le ministère des Affaires étrangères de Jordanie a exprimé sa condamnation ferme, ce mercredi, suite à l'attaque par des colons israéliens extrémistes contre deux convois jordaniens d'aide humanitaire en direction de la bande de Gaza. Selon un communiqué, ces convois ont été ciblés par des extrémistes, et le ministère a critiqué l'incapacité des autorités israéliennes à offrir une protection nécessaire, mettant en cause les engagements pris par le gouvernement israélien de permettre l'acheminement de l'aide à Gaza.

La Jordanie, tenant Israël entièrement responsable de ces actes, a exhorté la communauté internationale à condamner fermement ces actions et à pousser Israël à respecter ses obligations légales de protéger les convois humanitaires et les organisations impliquées dans leur réception et distribution.

En partenariat avec le Programme alimentaire mondial et d'autres organisations caritatives internationales, ces convois fournissent des colis alimentaires et des préparations pour nourrissons aux résidents de cette région affectée par le conflit. Avant le conflit, le passage de Beit Hanoun, connu par les Israéliens sous le nom de passage d'Erez, était essentiel pour la connexion piétonnière entre Gaza et Israël, contrairement au transport de marchandises.



- Situation humanitaire à Gaza

Pour rappel, Israël poursuit, depuis octobre 2023, ses bombardements indiscriminés sur la bande de Gaza, alors que l'attention internationale s'est dernièrement tournée sur le conflit entre Tel Aviv et Téhéran.

Depuis plus de six mois, Israël mène une guerre dévastatrice dans l'enclave palestinienne, qui a fait des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent et d'une destruction massive des infrastructures.

En raison de la guerre et des restrictions israéliennes, la population gazaouie, particulièrement celle des districts de Gaza et du nord de l’enclave palestinienne, est au bord de la famine, tandis qu'une grave pénurie de nourriture, d'eau, de médicaments et de carburant frappe ce territoire à la suite du siège total imposé par Israël.

Le conflit a provoqué le déplacement d'environ deux millions de Palestiniens à l’intérieur de la bande de Gaza, soumise au blocus israélien depuis 17 ans.

Pour rappel, pour la première fois depuis sa fondation en 1948, l'État d'Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, pour son offensive meurtrière contre la bande de Gaza. Un arrêt rendu le 26 janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.

Dans ce contexte, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu menace fréquemment de mener une offensive militaire contre la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, où plus d'un million de déplacés internes palestiniens sont réfugiés.




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