AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

La France a pris la décision d’autoriser l’Ocean Viking à accoster à Toulon, a annoncé jeudi le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin en conférence de presse au terme du conseil des ministres.

Il assure que « les autorités françaises ont pris la décision, à titre exceptionnel, de pallier au comportement inacceptable » de l’Italie.

Le navire de l’ONG SOS Méditerranée va donc « rejoindre le port militaire de Toulon » où il arrivera « vendredi 11 novembre en début de matinée ».

Le locataire de Beauvau a, néanmoins, fustigé le « choix incompréhensible » de l’Italie qu’il accuse d’avoir « décidé de ne pas se comporter en état européen responsable ».

Marquant ainsi la première crise politique entre le Paris et Rome depuis l’accession au pouvoir de l’extrême-droite de Giorgia Meloni, Gérald Darmanin estime qu’il « n’y a aucun doute, au regard du droit international et du droit de la mer, que c’était à l’Italie, de désigner un port sûr pour accueillir ce bateau ».

Face à cette « attitude », la France « suspend l’ensemble des relocalisations de 3500 réfugiés » déjà accueillis en Italie et qui devaient être transférés vers l’hexagone.

Elle appelle par ailleurs l’Allemagne et les autres pays européens à suspendre également les relocalisations prévues.

« La France prendra, dans les prochaines heures, des mesures de renforcement des contrôles aux frontières intérieures avec l’Italie » a poursuivi le ministre de l’intérieur, qui précise vouloir « tirer toutes les conséquences de l’attitude italienne sur d’autres aspects de sa relation bilatérale ».

S’agissant enfin de la prise en charge des migrants qui se trouvent à bord de l’Ocean Viking, Gérald Darmanin annonce que la France va prendre en charge un tiers d’entre eux, avec en priorité, ceux qui « sont malades » ou « fragiles », tandis qu’un autre tiers va être relocalisé vers l’Allemagne.