AA / Chicago / Ayse Betul Akcesme

La Flottille mondiale Sumud a indiqué mercredi à l’aube que ses navires se trouvaient à environ 121 milles nautiques (225 km) des côtes de Gaza, après avoir fait l’objet d’une seconde tentative d’intimidation durant la nuit.

« Des vaisseaux non identifiés se sont approchés de plusieurs bateaux de la flottille, certains feux éteints », ont affirmé les organisateurs sur le réseau social américain X.

« Les passagers ont appliqué les protocoles de sécurité en prévision d’une interception. Ces navires se sont ensuite éloignés », ont-ils ajouté.

La flottille a précisé qu’elle s’approchait de la zone des 120 milles nautiques, soit le périmètre où plusieurs convois maritimes ont déjà été interceptés ou attaqués par le passé.

La députée LFI Marie Mesmeur, présente à bord, a confirmé à Anadolu que le navire dans lequel elle a pris place avait été « encerclé par deux bateaux militaires », à une distance « très proche », provoquant « des coupures de communication, d’internet et de radar ».

Une première tentative d’intimidation avait été rapportée vers 02h40 (heure française), poussant la flottille à passer « en état d’alerte maximale » en raison de « l’intensification de l’activité des drones au-dessus des navires ».

Composée de navires transportant de l’aide humanitaire et des militants internationaux, la flottille entend briser le blocus imposé depuis près de 18 ans à l’enclave palestinienne, où vivent quelque 2,4 millions de personnes. C’est la première fois depuis des années qu’un convoi maritime d'une telle ampleur prend la mer vers Gaza.

Mardi, le diffuseur public israélien KAN a rapporté que la flottille avait pénétré dans la zone d’interception israélienne, la marine se préparant à saisir les embarcations.

Selon KAN, les autorités envisagent de transférer les activistes sur un navire de guerre et de remorquer les bateaux jusqu’au port d’Ashdod, avec le risque que certains coulent. Israël a d’ores et déjà exclu de les laisser atteindre Gaza.

Le blocus a été encore renforcé le 2 mars, avec la fermeture des points de passage et l’interdiction d’acheminer nourriture, médicaments et aide humanitaire, aggravant une famine déjà critique.

Depuis le 7 octobre 2023, les bombardements israéliens ont tué plus de 66 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, rendant l’enclave quasiment inhabitable et provoquant famine et propagation de maladies.