La CPI rejette les nouvelles sanctions américaines visant des juges et procureurs adjoints
La Cour dénonce une « attaque flagrante » contre l’indépendance judiciaire et l’ordre international

Geneve
AA/Genéve/Beyza Binnur Donmez
La Cour pénale internationale (CPI) a vivement dénoncé mercredi les nouvelles sanctions américaines visant quatre de ses juges et procureurs adjoints, qualifiant ces mesures d’atteinte à l’indépendance judiciaire et à l’ordre international fondé sur des règles.
« La Cour pénale internationale déplore l’annonce de nouvelles sanctions prises par l’administration américaine contre les juges de la CPI Kimberly Prost (Canada), Nicolas Guillou (France), ainsi que les procureurs adjoints Nazhat Shameem Khan (Fidji) et Mame Mandiaye Niang (Sénégal) », a indiqué la juridiction dans un communiqué.
Ces désignations s’ajoutent aux sanctions déjà imposées à quatre autres juges et au procureur de la CPI.
« Ces sanctions constituent une attaque flagrante contre l’indépendance d’une institution judiciaire impartiale, qui opère sous mandat de 125 États parties issus de toutes les régions. Elles représentent également une offense aux États parties de la Cour, à l’ordre international fondé sur des règles et, surtout, à des millions de victimes innocentes à travers le monde », poursuit le texte.
La CPI a réaffirmé qu’elle continuerait à remplir son mandat « strictement conformément à son cadre juridique tel qu’adopté par les États parties, et sans tenir compte d’aucune restriction, pression ou menace ».
Elle a en outre exhorté les gouvernements à soutenir sa mission : « La Cour appelle les États parties et tous ceux qui partagent les valeurs d’humanité et de primauté du droit à fournir un soutien ferme et constant à la Cour et à son travail accompli dans l’unique intérêt des victimes de crimes internationaux. »
Les États-Unis ont sanctionné mercredi quatre responsables de la CPI, dont un juge ayant autorisé les mandats d’arrêt visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant.
Depuis octobre 2023, Israël a tué plus de 62 000 Palestiniens dans la bande de Gaza, ravageant l’enclave confrontée à la famine. L’État hébreu fait par ailleurs l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice pour sa guerre contre Gaza.
*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.