AA / Damas / Muhammed Karabacak et Seyit Kurt

La Chine rouvrira son ambassade dans la capitale syrienne début 2026 et apportera une aide humanitaire à la population, a indiqué à Anadolu un haut responsable du ministère syrien des Affaires étrangères.

Une délégation syrienne conduite par le ministre des Affaires étrangères Asaad al-Shaibani a effectué le 17 novembre une visite officielle à Pékin pour rencontrer son homologue chinois, Wang Yi.

Ashhad Salibi, directeur adjoint du Département Russie et Europe orientale au ministère syrien des Affaires étrangères, a affirmé que cette visite marquait « le début d’une nouvelle phase » dans la politique étrangère de Damas.

« Nos discussions en Chine annoncent une période prometteuse, notamment pour relancer les échanges commerciaux et réactiver les missions diplomatiques », a-t-il déclaré.

– Reprise des liens diplomatiques

Salibi a relevé qu'à l’instar de la Russie, Pékin avait entrepris des démarches concrètes pour rétablir les relations.

« Lorsque le régime (Baas) s’est effondré le 8 décembre et que nous sommes entrés à Damas, la Chine a fermé ses portes et transféré son ambassade au Liban », a-t-il dit. « Depuis, les relations n’étaient pas revenues à leur niveau précédent. »

Selon lui, les préparatifs administratifs et logistiques sont en cours, et la mission diplomatique devrait être opérationnelle début 2026.

Il a ajouté que les hommes d’affaires et étudiants syriens rencontraient depuis longtemps des difficultés pour obtenir des visas chinois, raison pour laquelle Damas a exhorté Pékin à accélérer le processus de réouverture.

Salibi a indiqué que la Syrie vise une diplomatie équilibrée et efficace, fondée sur des relations « fortes, solides et stratégiques avec tous les pays ». Cette approche est essentielle, selon lui, pour la reprise économique et la stabilité sécuritaire, et la visite a revitalisé les relations de Damas avec l’Est.

– 380 millions de yuans d’aide économique

« Le ministre chinois des Affaires étrangères a promis 380 millions de yuans d’aide au peuple syrien et a donné des instructions claires pour la réouverture de l’ambassade », a indiqué Salibi.

Il a décrit les investissements chinois en Syrie comme l’un des « dossiers les plus cruciaux », notamment pour la reconstruction et la réintégration dans le système international. Pékin s’intéresse à l’agriculture, à l’énergie, aux transports, aux infrastructures et aux technologies, a-t-il expliqué.

Selon lui, la capacité de construction rapide des entreprises chinoises et leurs avantages en termes de coûts créeront une forte concurrence sur le marché syrien et accéléreront les projets de reconstruction.

La Syrie, a-t-il ajouté, s’appuie fortement sur la technologie avancée et la compétitivité mondiale de la Chine, ce qui nécessite de nouveaux accords et arrangements.

– Allégations sur la remise de combattants ouïghours

Salibi a enfin rejeté comme infondées les informations selon lesquelles le gouvernement syrien prévoyait de remettre 400 combattants ouïghours à la Chine.

« J’ai lu ces rapports après notre réunion. Il n’a absolument pas été question de transférer des personnes recherchées ou quoi que ce soit de similaire — ce point n’était même pas à l’ordre du jour », a-t-il assuré.

La Chine avait fermé son ambassade à Damas au début du conflit syrien et transféré ses services diplomatiques à Beyrouth. Pékin a néanmoins maintenu un dialogue politique avec Damas et soutenu à plusieurs reprises la souveraineté syrienne au Conseil de sécurité des Nations unies. La Syrie cherche depuis plusieurs années à attirer des investissements étrangers pour la reconstruction, estimée à plusieurs centaines de milliards de dollars selon diverses évaluations internationales.

*Traduit de l'anglais par Wafae El baghouani