Monde

La CEDH confirme la condamnation de Jean Marie Le Pen pour ses propos sur l'occupation nazie

Les juges européens valident la décision du tribunal français condamnant les propos de Jean-Marie Le Pen, selon lesquels l'occupation nazie en France n'aurait pas été "particulièrement inhumaine".

Bilal Müftüoğlu  | 06.10.2016 - Mıse À Jour : 07.10.2016
La CEDH confirme la condamnation de Jean Marie Le Pen pour ses propos sur l'occupation nazie

Paris

AA - Paris - Bilal Muftuoglu

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a validé la condamnation de Jean-Marie Le Pen par la justice française pour ses propos "dédiabolisant" l'occupation des nazis durant la Deuxième Guerre mondiale.

Saisi par le co-fondateur du Front national (FN) lui-même pour la violation de son droit à la liberté d'expression en France, la Cour a estimé, dans son verdict paru jeudi, que la décision des juges français était fondée "sur des motifs pertinents et suffisants" et n'a pas été "disproportionnée par rapport au but légitime poursuivi".

Jean-Marie Le Pen avait été condamné pour "apologie de crimes de guerre" et de "contestation de crime contre l’Humanité" en 2008 pour les propos prononcés lors d'une interview accordée à l'hebdomadaire d'extrême-droite Rivarol en 2005.

Le père de Marine Le Pen avait alors déclaré: "En France du moins, l’Occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine, même s’il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550 000 kilomètres carrés".

Pour les juges européens, la condamnation s'agit bel et bien d'une "ingérence" dans l'exercice de la liberté d'expression mais s'inscrit dans le cadre de la protection de la réputation et des droits d'autrui, et dans la défense de l'ordre et la prévention du crime, estiment les juges.

"En affirmant que l'occupation allemande n'avait pas été spécialement traumatisante, le requérant adoptait une position polémique", a motivé la Cour dans sa décision.

Les propos de Jean-Marie Le Pen étaient "loin de se limiter à une critique constructive, mais tendaient en réalité à réhabiliter une organisation criminelle", a encore noté la CEDH, rappelant que l'interview avait été publiée peu de temps avant les commémorations du 60ème anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

La décision de la CEDH intervient alors que le FN et ses deux dirigeants, Wallerand de Saint-Just, trésorier du parti, et Jean-François Jalkh, vice-président, sont renvoyés en correctionnelle pour des soupçons de financement illégal lors des campagnes législatives et présidentielle de 2012.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.