AA/Bujumbura/Yvan Rukundo

La Belgique a recommandé à ses ressortissants devant se déplacer dans la région des Grands-Lacs, et au Rwanda en particulier, à être vigilants, les mettant en garde contre d'éventuelles violences au niveau des frontières entre ce pays et la République démocratique du Congo ( RDC) et le Burundi.

"Les frontières Nord-Ouest (Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo) et Sud-Ouest (Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo et au Burundi) du Rwanda sont régulièrement le théâtre d’affrontements", a indiqué le département belge des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur son site.

Et de poursuivre qu'"il arrive que des groupes armés venant de la République Démocratique du Congo, et plus récemment du Burundi (aux alentours de la forêt de Nyungwe), s’infiltrent en territoire rwandais. C’est pourquoi un dispositif militaire rwandais est installé en permanence à la frontière. Il convient donc de rester prudent dans ces zones frontalières où la situation peut rapidement se détériorer".

Cette mise en garde intervient une semaine après l'annonce par le Mouvement Rwandais pour le Changement démocratique (MRCD-mouvement rebelle) avoir créé une force armée dénommée Forces de libération nationale (FLN) pour combattre le président rwandais Paul Kagame.

Réagissant à la mise en garde belge, Bujumbura, a rejeté toute implication burundaise dans une quelconque attaque contre le Rwanda.

Joint samedi par Anadolu, Willy Nyamitwe, conseiller-principal à la présidence, a déclaré "cette affirmation gratuite de la Belgique, qui joue un jeu très dangereux, risque d’embraser la région", soulignant que le Burundi ne peut jamais servir de base arrière pour déstabiliser le Rwanda ni aucun autre pays voisin.

Kigali n’a, pour sa part, pas encore réagi sur cette mise en garde.

Depuis avril 2015, les relations entre Bujumbura et Kigali n’ont cessé de se détériorer. Le Burundi accusant son voisin du nord d’abriter ses opposants, notamment les putschistes du 13 mai 2015 et de les entraîner militairement pour attaquer le Burundi.

Le Rwanda accuse, de son côte, Bujumbura de collaborer avec la rébellion des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé qui compte dans ses rangs des éléments responsables du génocide perpétré au Rwanda contre les Tutsis (ethnie minoritaire) en 1994.