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L’Union calédonienne refuse de rencontrer la mission de dialogue installée par Emmanuel Macron

- Selon un communiqué du principal parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie

Majdi Ismail  | 05.06.2024 - Mıse À Jour : 05.06.2024
L’Union calédonienne refuse de rencontrer la mission de dialogue installée par Emmanuel Macron

France

AA / Tunis / Majdi Ismail

L’Union calédonienne (UC), principal parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, a fait savoir mercredi qu’il ‘’ne souhaite pas rencontrer la mission de dialogue’’ installée dans l’archipel du Pacifique en mai par Emmanuel Macron durant son déplacement à Nouméa.

‘’Les responsables de l’Union calédonienne ne souhaitent pas rencontrer la mission de dialogue présente en Kanaky (nom donné à la Nouvelle-Calédonie par les indépendantistes) dans ces conditions’’, indique le parti dans un communiqué rendu public après la réunion de son comité exécutif et repris par la presse de l’Hexagone.

L’UC a exigé de nouveau ‘’le retrait du projet de loi constitutionnel sur la modification du corps électoral’’, dont l’examen à l’Assemblée nationale a provoqué des violences inédites depuis 40 ans en Nouvelle-Calédonie.

L’Etat ‘’traite les événements de ces dernières semaines comme de simples émeutes urbaines’’ et répond ‘’par la violence policière’’, estime le principal parti indépendantiste calédonien, selon Le Monde.

‘’L’Union calédonienne dénonce les répressions policière et militaire qui persistent depuis la levée de l’état d’urgence’’ ajoute le communiqué, qui indique que le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a été ‘’saisi’’ concernant ces violences.

L’UC accuse le président de la République d’être ‘’sourd’’ et demande de ‘’cesser tout de suite toute cette répression’’ avant d’envisager de rencontrer la mission de dialogue, rapporte la même source.

Dans un courrier daté de mercredi, le président de l’UC Daniel Goa et le président du Congrès calédonien Roch Wamytan, deux importantes figures indépendantistes, ont évoqué la possibilité de discuter avec la mission de dialogue ‘’après le prochain congrès du FLNKS’’ qui doit se tenir mi-juin, à condition que d’abandonner la réforme.

‘’Une telle annonce constitue, à notre sens, le seul effet déclencheur qui permettra d’apaiser durablement la situation en Nouvelle-Calédonie dans l’objectif de poursuivre les discussions de manière approfondie avec ladite mission après le prochain congrès du FLNKS’’, souligne le courrier.

Le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) regroupe les principaux partis indépendantistes calédoniens, dont l’UC.

Lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie le 23 mai, Emmanuel Macron a indiqué avoir ‘’pris l’engagement’’ que la réforme du corps électoral ‘’ne passe pas en force dans le contexte actuel et que nous nous donnions quelques semaines afin de permettre l’apaisement, la reprise du dialogue en vue d’un accord global.’’

Il a aussi installé une mission ‘’de médiation et de travail’’ composée de trois hauts fonctionnaires, chargés de tenir des échanges bilatéraux avec indépendantistes et non-indépendantistes.

Dans son communiqué, l’UC a souligné ‘’le fait que les conditions ne sont pas réunies pour que les élections européennes se tiennent normalement’’ dimanche, évoquant ‘’un manque de sécurité que l’Etat ne peut pas garantir.’’

La réforme constitutionnelle adoptée par des députés à Paris, vise à élargir le corps électoral aux scrutins provinciaux de la Nouvelle-Calédonie, à tous les natifs calédoniens et aux résidents depuis au moins dix ans. Les partisans de l’indépendance estiment que cette réforme risque de ‘’minoriser encore plus le peuple autochtone kanak’’.

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