L’OTAN envisage des mesures préventives renforcées face aux menaces hybrides de la Russie
- L’Alliance étudie un passage d’une posture « réactive » à une approche « plus proactive et agressive » dans le cyberespace, indique l’amiral Giuseppe Cavo Dragone au Financial Times
Brussels Hoofdstedelijk Gewest
AA / Bruxelles / Melike Pala
L’OTAN envisage une approche plus offensive pour contrer la guerre hybride menée par la Russie, incluant cyberattaques, sabotages et violations de l’espace aérien, a déclaré le plus haut responsable militaire de l’Alliance.
L’amiral Giuseppe Cavo Dragone, président du Comité militaire de l’OTAN, a indiqué lundi au Financial Times que l’Alliance étudiait des options pour passer d’une posture réactive à une stratégie « plus agressive ou proactive », notamment dans le cyberespace.
Il a suggéré que l’OTAN pourrait envisager des mesures préventives dans le cadre d’une action défensive, ce qui constituerait toutefois un changement majeur par rapport à sa pratique habituelle.
La mission « Baltic Sentry » est citée comme un exemple de dissuasion efficace, après avoir empêché de nouveaux incidents de coupure de câbles impliquant des navires liés à ce que l’on appelle la flotte fantôme russe.
Cependant, des limites juridiques et de compétence demeurent un défi majeur. L’amiral Dragone souligne que l’OTAN fait face à davantage de restrictions que ses adversaires en raison de considérations éthiques et légales.
Les gouvernements européens débattent désormais de réponses plus fermes alors que les attaques hybrides attribuées à la Russie se multiplient sur le continent.
Des drones liés à Moscou auraient violé l’espace aérien de la Pologne et de la Roumanie, tandis que d’autres appareils non identifiés ont perturbé des aéroports et des sites militaires en Europe occidentale. Une ligne ferroviaire stratégique reliant Varsovie à Kiev a également été sabotée, poussant la Pologne à déployer 10 000 soldats pour protéger ses infrastructures critiques.
Par ailleurs, certains membres de l’OTAN, comme le Danemark, la République tchèque et le Royaume-Uni, mènent déjà des cyberopérations offensives, tandis que d’autres, notamment l’Allemagne et la Roumanie, renforcent leurs capacités juridiques pour intercepter des drones dans des zones sensibles.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba
