AA / Whasighton / Diyar Guldogan

Le porte-parole de l’ONU a appelé mercredi à la réouverture totale du point de passage de Rafah pour l’acheminement de l’aide humanitaire et la circulation des civils, alors que des informations contradictoires circulent entre Israël et l’Égypte sur une possible reprise des opérations à ce passage stratégique.

Stéphane Dujarric a indiqué aux journalistes que l’ONU avait connaissance de déclarations divergentes – Israël laissant entendre que le passage rouvrirait bientôt, tandis que l’Égypte dément toute coordination en ce sens.

« Comme vous, nous avons vu des informations contradictoires », a déclaré Dujarric.

« Ce que nous voulons voir, c’est la réouverture complète de Rafah pour le passage du fret humanitaire, pour les déplacements de personnes, et pour les travailleurs humanitaires. Si les habitants de Gaza, les Palestiniens, souhaitent partir, ils doivent pouvoir le faire volontairement et librement, sans aucune pression. Et pour ceux qui ont quitté Gaza il y a quelque temps, s’ils souhaitent revenir, ils devraient pouvoir revenir », a-t-il ajouté.

Dujarric a souligné que toute réouverture dépend de la coordination entre Israël et l’Égypte, mais a insisté sur le fait que les impératifs humanitaires doivent primer.

« Ce que nous pensons nécessaire, c’est une réouverture de Rafah pour permettre l’entrée du fret humanitaire, pour que les travailleurs humanitaires puissent entrer et sortir, et pour que les Palestiniens qui souhaitent partir puissent le faire librement, en sécurité, sans aucune pression. Et pour ceux qui sont déjà partis et souhaitent revenir, et qui donc veulent revenir, ils devraient être en mesure de revenir », a-t-il ajouté.

Dujarric a déclaré que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) continuait de recevoir des informations selon lesquelles les frappes aériennes, les bombardements, les tirs et d’autres opérations militaires israéliennes provoquent davantage de victimes civiles, de déplacements et de destructions dans la bande de Gaza.

Il a indiqué que la situation est « meilleure que » ce qu’elle était avant l’annonce du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

« Mais, vous savez, nous comparons une situation horrible à une situation extrêmement difficile, c'est le moins qu'on puisse dire », a-t-il ajouté.

Le poste-frontière de Rafah, dans le sud de Gaza, devait rouvrir en octobre dernier dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, mais il est resté fermé en raison du non-respect de l’accord par Israël.

Depuis mai 2024, l’armée israélienne bloque le passage des Palestiniens par ce poste-frontière, unique ouverture du territoire vers l’extérieur qui n’était pas contrôlée par Tel-Aviv avant le début de l’offensive israélienne contre Gaza en octobre 2023.

Évoquant l’assassinat de deux enfants palestiniens samedi par une frappe de drone israélienne dans le sud de Gaza, Dujarric a déclaré que c’était « horrible, pour le moins qu'on puisse dire ».

« Il est difficile de voir comment deux garçons, âgés de 8 et 10 ans, peuvent être considérés comme une menace, et il doit y avoir une enquête. Et une responsabilité pour ce qui s’est passé », a-t-il ajouté.

La zone visée par la frappe se trouve dans les secteurs que l’armée israélienne continue d’occuper dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur en octobre.

* Traduit de l'anglais par Serap Dogansoy