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L’ONU juge le cessez-le-feu à Gaza « fragile » et « à plusieurs reprises violé », mais toujours en vigueur

- « J’en appelle vivement au respect total du cessez-le-feu afin d’ouvrir la voie à la deuxième phase des négociations », déclare Antonio Guterres

Merve Gül Aydoğan Ağlarcı  | 13.11.2025 - Mıse À Jour : 13.11.2025
L’ONU juge le cessez-le-feu à Gaza « fragile » et « à plusieurs reprises violé », mais toujours en vigueur

Ontario

AA / Hamilton, Canada / Merve Aydogan


Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a qualifié mercredi le cessez-le-feu à Gaza de « fragile » et « à plusieurs reprises violé », tout en appelant à son respect et à son utilisation pour faire progresser les efforts de paix.

« Le cessez-le-feu à Gaza est fragile, il est régulièrement violé, mais il tient. Et j’en appelle fortement à ce qu’il soit pleinement respecté afin d’ouvrir la voie à la deuxième phase des négociations, qui doit permettre de créer les conditions de l’autodétermination du peuple palestinien et de la mise en place d’une solution à deux États », a déclaré Guterres lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York.

Soulignant que les opérations humanitaires à Gaza se poursuivent malgré de nombreux obstacles, il a ajouté : « Nous augmentons considérablement notre aide humanitaire à Gaza, même si certaines difficultés persistent. »

« Les prochaines étapes des Nations unies seront bien sûr définies par le Conseil de sécurité », a-t-il poursuivi.

Les propos de Guterres ont été tenus lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, à l’issue de la 9e conférence annuelle Union africaine–ONU.

« Aujourd’hui, l’Afrique est le théâtre de trop de conflits et de trop de souffrances », a-t-il déploré, exprimant sa profonde inquiétude face aux « récents rapports faisant état d’atrocités de masse et de graves violations des droits humains à El-Fasher (Soudan) ainsi qu’à l’aggravation de la violence au Kordofan-Nord ».

Appelant à « couper le flux d’armes et de combattants provenant de parties extérieures », le chef de l’ONU a également exhorté à un acheminement immédiat de l’aide humanitaire vers les civils dans le besoin au Soudan.

« J’appelle les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide à collaborer avec mon envoyé personnel pour le Soudan, Ramtane Lamamra, et à prendre rapidement des mesures concrètes en vue d’un règlement négocié », a-t-il ajouté.


- « Aucun génocide dans le nord du Nigeria »

Répondant à une question sur les accusations du président américain Donald Trump évoquant des « massacres de chrétiens au Nigeria », Mahmoud Ali Youssouf a affirmé : « Qu’on me permette de le dire clairement : il n’y a pas de génocide dans le nord du Nigeria. »

« Ce qui se passe dans le nord du Nigeria n’a rien à voir avec les atrocités observées au Soudan ou dans certaines régions de l’est de la République démocratique du Congo », a-t-il précisé.

Invitant à « réfléchir à deux fois » avant de formuler de telles accusations, en raison de la « complexité » de la situation, il a ajouté : « La complexité du nord du Nigeria ne doit pas être prise à la légère. »

Le 1er novembre, Donald Trump avait annoncé avoir ordonné au Pentagone d’élaborer des options pour d’éventuelles actions militaires contre des groupes terroristes au Nigeria afin de protéger les communautés chrétiennes.

Il avait menacé que si le gouvernement nigérian « continuait de permettre les meurtres de chrétiens », Washington suspendrait toute aide et pourrait « intervenir dans ce pays désormais discrédité, armes à la main ».

Abuja a rejeté ces accusations, affirmant qu’il ne pouvait exister « aucune forme de persécution religieuse soutenue, d’une manière ou d’une autre, par le gouvernement nigérian ».

« À aucun niveau – fédéral, régional ou local – cela n’est possible », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar.

Au Nigeria, la sécurité reste menacée par une combinaison de groupes armés, dont Boko Haram, l’ISWAP (ISIS/Daech en Afrique de l’Ouest), des bandes criminelles, des milices ethniques comme les partisans de l’IPOB, ainsi que par des affrontements entre éleveurs et agriculteurs liés à des tensions économiques et sociales.


* Traduit de l'anglais par Adama Bamba

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