L’ONU appelle à un "cessez-le-feu immédiat et inconditionnel" dans l’est de la RD Congo
- Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU avertit que la reprise de l’offensive de l’AFC-M23 au Sud-Kivu risque de provoquer une escalade régionale plus large aux « conséquences incalculables »
Washington
AA / Washington / Rabia Iclal Turan
L’ONU a appelé vendredi tous les groupes armés opérant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) à respecter un « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel », avertissant qu’une reprise des combats dans le Sud-Kivu risquait de provoquer une escalade régionale plus large aux « conséquences incalculables ».
Lors d’un briefing au Conseil de sécurité, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a déclaré que la récente offensive des rebelles de l’AFC et du M23 avait mis en évidence l’écart grandissant entre les engagements politiques et la réalité dramatique sur le terrain.
Il a déclaré que la persistance des hostilités menaçait de faire dérailler les fragiles efforts diplomatiques menés dans le cadre des processus de Washington et de Doha.
« La mise en œuvre rapide de la résolution 2773 (…) demeure essentielle pour que les avancées diplomatiques se traduisent enfin par des améliorations concrètes de la situation sur le terrain », a-t-il déclaré, réaffirmant le soutien de l’ONU et de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo) aux initiatives régionales en cours.
Malgré une certaine dynamique diplomatique récente, les violations des cessez-le-feu convenus et la reprise des affrontements continuent d’éroder la confiance entre les parties, tandis que les civils « restent les principales victimes », a-t-il ajouté.
L’ampleur de la crise demeure alarmante. Environ 5,35 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, dont 2,68 millions depuis janvier, tandis que 2,9 millions de personnes sont retournées chez elles, de manière forcée ou volontaire, selon le responsable onusien.
Plus de 24 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, a-t-il poursuivi, soulignant que « dans le même temps, les agences humanitaires font face à de graves pénuries de financement ».
À ce jour, le Plan de réponse humanitaire pour la RDC n’est financé qu’à hauteur de 22 %, a-t-il précisé, avertissant que « les conséquences de ces lacunes financières sont dévastatrices ».
Le M23 a repris les combats en 2021, lançant une offensive éclair qui a conduit à la prise de plusieurs territoires, dont les capitales provinciales de Goma et de Bukavu.
L’ONU, Kinshasa et d’autres acteurs accusent le Rwanda de soutenir le M23, des accusations que Kigali dément.
Le groupe rebelle a également appelé les troupes burundaises à se retirer de la RDC, estimant que leur présence constitue une ingérence dans les affaires congolaises.
Mais lundi, le ministre burundais des Affaires étrangères, Édouard Bizimana, a averti que « toute attaque visant des citoyens burundais ou des soldats déployés en RDC ne sera jamais tolérée ».
* traduit de l'anglais par Ayse Betul Akcesme
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