L’intervention militaire russe en Ukraine va durer, prévient Macron
- Le président français a fait savoir que son gouvernement préparait « un plan de résilience » pour face aux conséquences économiques de cette crise

France
AA/Tunis/Majdi Ismail
Le président français, Emmanuel Macron a averti samedi, que « la guerre en Ukraine durera», soulignant qu’il faudrait s’y préparer.
Macron s’exprimait devant des responsables agricoles, à l’occasion de l’inauguration du salon de l’agriculture, à Paris, selon la presse locale.
« La guerre est revenue en Europe (en allusion à l’intervention militaire russe en Ukraine) Elle a été choisie unilatéralement par le président Poutine (…) Si je devais vous livrer une conviction ce matin, c'est que cette guerre durera », a déclaré Macron. Et d’ajouter que « De manière certaine, il y aura des conséquences dans nos exportations pour les grandes filières ».
Le chef de l’Etat français a fait savoir que son gouvernement préparait « un plan de résilience » pour face aux conséquences économiques de cette crise.
Macron avait annoncé vendredi 25 février que la France allait accélérer le déploiement de soldats en Estonie et en Roumanie dans le cadre de l’Otan.
« La France continuera à jouer pleinement son rôle de réassurance des alliés de l’Otan en envoyant en Estonie un nouveau contingent au sein de la présence avancée renforcée, en anticipant sa participation à la police du ciel balte dès le mois de mars, et en accélérant aussi son déploiement en Roumanie », avait expliqué Macron.
Le président français avait déclaré à l’issue d’un sommet exceptionnel de l’Union Européenne tenu vendredi à Bruxelles que « La France est prête à continuer à livrer des matériels militaires et de soutien à la population, comme j’ai pu le dire au président ukrainien Volodymyr Zelensky ».
Macron avait estimé en ce sens que « L’Europe n’a d’autre choix que de redevenir une puissance ».
* La crise du Donbass et l’intervention militaire de la Russie
En 2014, suite aux manifestations populaires qui ont secoué l’Ukraine, le Chef de l’État Viktor Ianoukovitch a fui le pays, laissant ainsi la place à un gouvernement pro-occidental. La crise qui s’en est suivie a vu la Russie envahir la Crimée et annexer illégalement ce territoire ukrainien, puis appuyer les revendications indépendantistes des régions ukrainiennes de Donetsk et Louhansk, majoritairement russophones.
Des affrontements meurtriers déclenchés dans la foulée de la proclamation unilatérale de l’indépendance des deux régions ukrainiennes, avaient alors opposé les forces séparatistes soutenues par la Russie et l’armée de Kiev.
La diplomatie ayant repris l’initiative en 2014 et 2015, les appuis de Kiev en Occident ont négocié avec Moscou un accord de cessez-le-feu, connu comme les Accords de Minsk, qui bien qu’ayant servi à désamorcer la crise, ont été marqués par de nombreuses violations de cette trêve, coutant la vie à quelque 14 mille ukrainiens des deux bords.
Lorsque la Russie a commencé à déployer des dizaines de milliers de soldats le long des régions frontalières avec l’Ukraine vers la fin de l’année 2021, les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont affirmé que Moscou se préparait à envahir l’Ukraine, menaçant Vladimir Poutine de lourdes sanctions s’il venait à porter atteinte à la souveraineté de l’Ukraine et à son intégrité territoriale.
Moscou, qui n’a eu de cesse de démentir toute velléité d’invasion de l’ancienne république soviétique, a pourtant décidé de reconnaitre l’indépendance de Donetsk et de Louhansk, puis, le 24 février, de lancer une intervention militaire sur le territoire ukrainien pour, selon les termes de Vladimir Poutine, défendre les populations menacées de « génocide par Kiev » et « libérer l’Ukraine du nazisme et du militarisme, appelant par là même l’armée ukrainienne à déposer les armes.