L’imam Hassan Iquioussen placé en rétention administrative en Belgique
- La justice belge avait refusé, en appel, de le remettre aux autorités françaises.

France
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
L’imam et conférencier faisant l'objet d'une mesure d'expulsion en France, Hassan Iquioussen, a été placé en rétention administrative en Belgique, a appris mercredi l’Agence Anadolu de source proche du dossier.
La veille, la justice belge avait refusé, en appel, de le remettre aux autorités françaises, considérant que le mandat d’arrêt européen qui le vise ne repose sur aucune infraction en droit belge.
Selon les informations recueillies par l’Agence Anadolu, la Belgique, où il se trouve sans titre de séjour, a engagé des démarches pour pouvoir l’expulser vers son pays d’origine, le Maroc, en le faisant transiter par la France.
Dans les faits, l’imam et conférencier de 58 ans, se retrouve au cœur d’un imbroglio politique avec, d’un côté, la France qui tente de le récupérer pour l’expulser elle-même, et la Belgique, qui juge illégal le mandat d’arrêt qui le vise mais veut désormais aussi l’expulser.
« La procédure pénale de mandat d'arrêt européen est jugée illégale ? Qu'à cela ne tienne, l'Office des étrangers belge décide, après s'être entendu avec le Parquet, de remettre M. Iquioussen à la France, empruntant ainsi la voie administrative », a, pour sa part, grincé son avocate Maître Lucie Simon.
Elle déplore le procédé utilisé par la Belgique qui va envoyer « un étranger qu'elle estime en séjour illégal dans toute l'Europe... en France » et juge « purement scandaleux » que « le politique essaie de contourner, une fois de plus dans cette affaire, le judiciaire ».
Néanmoins, malgré la voie empruntée conjointement par la Belgique et la France, l’expulsion de l’imam vers le Maroc est loin d’être acquise, le Royaume ayant révoqué le laissez-passer consulaire indispensable à son retour sur le territoire.
Pour rappel, Hassan Iquioussen, natif du Nord de la France, a été arrêté en Belgique où il s’était réfugié après s’être vu délivrer une obligation de quitter le territoire français suite au non-renouvellement de son titre de séjour.
Pour justifier son refus, le ministère français de l’Intérieur l’a accusé de propos séparatistes qu’il conteste formellement.
Après lui, plusieurs dizaines d’autres imams ou responsables associatifs d’origines étrangères pourraient être visés par la même mesure.
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