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L’Association allemande des journalistes condamne la mort de journalistes palestiniens tués par Israël

- Le DJV exige une enquête sur la frappe meurtrière à Gaza, jugeant « inacceptable » le ciblage délibéré de journalistes par l’armée israélienne sur la base d’accusations invérifiables

Ekip, Ayhan Şimşek  | 11.08.2025 - Mıse À Jour : 12.08.2025
L’Association allemande des journalistes condamne la mort de journalistes palestiniens tués par Israël Mahmoud İssa

Berlin

AA / Berlin

L’Association allemande des journalistes (DJV) a fermement condamné, lundi, la mort de journalistes palestiniens tués par l’armée israélienne à Gaza et a réclamé l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de leur décès.

Le président du DJV, Mika Beuster, a dénoncé le nombre « insupportablement élevé » de journalistes tués depuis le début de la guerre à Gaza, soulignant qu’« rien ne justifie le ciblage d’une tente de presse dans la ville de Gaza où était stationnée l’équipe d’Al Jazeera ».

« Que des professionnels des médias meurent dans un conflit armé est déjà terrible. Mais qu’ils soient délibérément visés sur la base d’accusations invérifiables est inacceptable », a-t-il déclaré, rappelant que les affirmations israéliennes liant ces journalistes au Hamas ont été rejetées tant par l’ONU que par la chaîne de télévision.

Dimanche, les correspondants d’Al Jazeera, Anas al-Sharif et Mohamed Qraiqea, ont été tués, ainsi que trois autres journalistes de la chaîne, lors d’une frappe israélienne visant une tente de presse près de l’hôpital Al-Shifa, dans l’ouest de la ville de Gaza, selon le Bureau gouvernemental des médias de Gaza.

Le réseau Al Jazeera a condamné « l’assassinat » de ses correspondants et de ses cameramen dans la bande de Gaza, qualifiant l’attaque de « tentative désespérée de réduire au silence les voix avant l’occupation de Gaza ».

Selon le Bureau gouvernemental des médias de Gaza, le bilan des journalistes tués depuis le début de la guerre d’Israël contre Gaza est passé à 238, après la mort d’al-Sharif et Qraiqea, ainsi que quatre autres reporters.

Les autres victimes ont été identifiées comme les photojournalistes Ibrahim Dahir et Moumin Alaywa, ainsi que l’assistant photojournaliste Mohammed Noufal.

Dans un communiqué ultérieur, le Bureau gouvernemental des médias a annoncé que Mohammed Al-Khalidi, un autre journaliste palestinien travaillant pour le média Sahat, est mort des suites de ses blessures causées par la frappe israélienne de la nuit précédente.

Rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël mène depuis octobre 2023 une offensive militaire d’une extrême violence contre Gaza, ayant tué plus de 61 000 Palestiniens, dont près de la moitié sont des femmes et des enfants. Cette campagne a ravagé l’enclave, aujourd’hui menacée par la famine.

En dépit des inquiétudes internationales croissantes concernant une intensification du nettoyage ethnique et du génocide contre les Palestiniens, le Cabinet de sécurité israélien a approuvé, vendredi, le plan du Premier ministre Benyamin Netanyahu visant à étendre les opérations militaires et à occuper totalement la ville de Gaza.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Netanyahu et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Dans sa décision provisoire rendue l’an dernier sur la situation à Gaza, la Cour internationale de Justice (CIJ) a estimé qu’il était « plausible » que les actions d’Israël puissent constituer un génocide. Elle a imposé des mesures conservatoires, exigeant du gouvernement israélien qu’il respecte le droit international et garantisse l’acheminement de l’aide et des services aux Palestiniens assiégés dans la bande de Gaza.


* Traduit de l'anglais par Adama Bamba

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